Les femmes apollinaire
La structure du poème est à la fois traditionnelle et moderne, Apollinaire ayant employé des quatrains d’alexandrins parfois un peu plus courts, parfois un peu plus longs, aux rimes embrassées.
La première strophe commence avec un vers de narration qui nous situe au milieu d’une action banale qui permet la conversation qui s’étend dans les trois vers qui suivent. Le poème est donc comme une de ces chansons de toile que les femmes chantaient en filant au Moyen Âge, un autre témoignage de l’intérêt qu’Apollinaire portait à la littérature de cette époque. Les noms, Lenchen et Gertrude, qui sont bien germaniques, indiquent que l’action se situe en Allemagne. Cette conversation est faite de sujets domestiques et de propos sur le voisinage qui portent sur un mariage, source donc d’espoir. La phrase «Le chat s’étire après s’être chauffé» devrait, semble-t-il, être marquée comme prononcée par le narrateur, observateur de la scène.
Dans la deuxième strophe, le rossignol aveugle dans sa cage, limité mais aussi protégé par les humains, est, première note désagréable, effrayé par «l’effraie», un oiseau sauvage qui est une sorte de chouette. Une des femmes manifeste une sensibilité de poète en comparant un «cyprès» au «pape en voyage / Sous la neige», la surprise étant mise en valeur par l’enjambement : le pontife n’est-il pas alors enveloppé d’une longue cape? Dans les deux cas, des liens sont donc établis entre la nature et le monde des humains. Un enjambement très hardi, de strophe à strophe, fait passer du «facteur» au «maître d’école» pour une petite scène villageoise.
Mais, à la troisième