Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances?
Les sens sont, certes, la manière plus immédiate d’accès à la réalité mais on peut cependant se demander s’ils sont suffisants pour acquérir la totalité des connaissances de l’individu. Qu’est-ce que les sens nous apportent comme informations ? Quels sont leurs limites ? Quels autres moyens a-t-on pour connaître ?
Dans un premier temps on se demandera dans quelle mesure les sens sont importants dans l’acquisition des connaissances, ensuite on verra pourquoi certaines facultés de l’esprit sont nécessaires pour connaître et enfin on étudiera le cas de certaines vérités qui sont inatteignables et par les sens, et par l’esprit.
Les sens nous permettent, tout d’abord, d’incorporer à notre « banque de connaissances » des informations simples tirées de l’expérience personnelle ou du constat. On touche le feu et on se brûle la main, on en conclut que c’est chaud. On observe une fourmi passer, on s’aperçoit qu’elle est petite. L’expérience sensible nous fournit ainsi des connaissances vraies de façon immédiate. Le constat serait donc la forme la plus élémentaire de connaissance mais pas pour cela la moins véritable. Tout au contraire, on est face à des informations certaines que l’individu rarement contesterait. Mais il faudrait analyser d’autres moyens, plus complexes, d’acquisition des connaissances. On doit considérer le cas de la connaissance fournie par ouï-dire. L’enseignement discursif en est le plus grand exposant. Dans ce cas, on n’a pas un contact direct avec l’objet qu’on cherche à connaître. C’est un contact indirect à travers une autre personne. Cependant l’usage des sens est indispensable pour rendre possible la