Les soins ethniques gagnent du terrain
LES SOINS ETHNIQUES GAGNENT DU TERRAIN
Longtemps considérée comme une niche, la cosmétique pour peaux noires et métissées devient, au fil des ans, un segment à part entière. Avec un développement constant, elle peut compter sur des clientes sur-consommatrices pour poursuivre dans cette voie.
“Les femmes noires et métissées dépensent, en moyenne, 980 € par an, pour leurs produits de soins visage et corps, capillaires et maquillage”, atteste Catherine Têtu, directrice conseil Mode et Beauté pour le bureau de conseil en innovation Nelly Rodi.
Ce chiffre symbolise, à lui seul, le potentiel du marché de la cosmétique ethnique, surtout lorsqu’il est comparé à celui des dépenses des femmes caucasiennes (comme il est habituel de les dénommer, en distinction des populations d’origine africaine sub-saharienne et arabo-berbère), qui ne s’élèvent qu’à 250€ . “En volume, elles consomment également neuf fois plus de produits”, complète Catherine Têtu. Le marché représenterait, pour l’heure, environ 50 M€. Et il ne cesse d’augmenter. De plus, les populations d’origine africaine sub-saharienne, du Maghreb ou des départements et territoires d’outre-mer représentent environ 5 millions de femmes, qui se distinguent également par leur jeunesse. En effet, 70,3 % d’entre elles ont moins de 40 ans et disposent d’un pouvoir d’achat en constante augmentation, selon des chiffres fournis par Solisfrance.
Des consommatrices expertes :
Mais alors, pourquoi l’offre en matière de produits ethniques, bien qu’elle se développe de plus en plus, reste-t-elle si confidentielle ?
Plusieurs explications : en premier lieu, il est interdit en France d’établir des statistiques ethniques. Donc, seuls les grands groupes de cosmétiques peuvent investir dans des études sur les habitudes de consommation de cette population. Autre raison : les marchés de niche mettent du temps à intéresser les principaux acteurs du marché. “Les marques non spécialistes souffrent d’un