Liberté cartésiste
Le Disours de la méthode parut de façon anonyme en 1637. Descartes n’y abordait que de façon brève ses considérations métaphysiques et il jugea par la suite son texte incomplet1. S’imposait donc la nécessité d’une autre œuvre. Les Méditations métaphysiques rédigées en latin, langue savante, à l’intention des « plus forts esprits »2 furent terminées en 1640. L’automne suivant, Descartes perdait son père et sa fille. L’ouvrage de Descartes abordant des questions métaphysiques paraît finalement en 1641 dans une première édition latine, puis en français en 1647.
Comme le souligne André Vregez, les Méditations métaphysiques sont considérées comme étant le chef d’œuvre de Descartes par de nombreux commentateurs. La lecture de cette œuvre permet de remettre en perspective l’importance de la métaphysique chez le philosophe suite à certaines critiques qui ont associé la pensée cartésienne à un pur rationalisme scientifique. Des questions centrales de la philosophie y sont abordées telles que Dieu et la liberté.
Nous aborderons la question de la liberté selon Descartes par le biais de ses questionnements sur l’erreur humaine. C’est dans la deuxième moitié de la Méditation quatrième que Descartes s’évertue à comprendre les conditions de l’erreur humaine. Nous constaterons donc que l’erreur est une condition de la liberté.
À la lecture du Discours de la méthode, on peut saisir l’importance d’une méthode et d’un ordre dans le cheminement de la connaissance3 pour Descartes. La connaissance métaphysique nécessitecartes liberté aussi un ordre. Le titre latin des méditations métaphysiques renvoi à la « philosophie première » et Descartes explique ce terme dans une lettre au Père Mersenne comme traitant « de toutes les premières choses que l’on peut connaître en philosophant par ordre. »4C’est pourquoi, les méditations suivent un ordre. La question de l’erreur qui comme nous le verrons renvoi à celle de la liberté ne pouvait pas être abordé avant que