Philosophie du droit : quelques caractères du droit
1) Droit et fait. (Alain Minerve ou De la sagesse)
Le droit est de l’ordre du devoir être, il exprime une exigence, une revendication alors que le fait est de l’ordre de ce qui est, il est.
Le droit peut n’être pas réalisé dans les faits sans pourtant cesser d’être un droit. Par exemple, je continue d’exercer un droit de propriété sur la montre que l’on m’a volée bien que, dans les faits, je ne la possède plus (la propriété n’est pas la possession).
Pour qu’un fait soit transformé en droit, il faut :
- qu’il soit déclaré
- devant un public en assemblée
- par un arbitre impartial.
C’est pourquoi la très grande majorité des décisions de justice sont ouvertes au public et les procès à huis clos (huis = ouverture) n’ont pour fonction que de protéger les parties d’un publicité qui leur serait nuisible.
|Droit |Fait |
|Ce qui doit être |Ce qui est |
|Persiste même s’il n’est pas réalisé dans les | |
|faits | |
|Exigence |Donné |
2) Droit et force. (Rousseau Contrat social, livre I, chapitre 3 « Du droit du plus fort »)
Dans l’histoire, le droit a souvent été établi par la force (révolutions, coups d’Etat). Mais peut-il se fonder sur la force, se légitimer, se justifier par elle ?
Si le plus fort se donne un droit positif, c’est pour économiser le recours à la force en se donnant une apparence de légitimité. Mais de la force il ne résulte aucun droit.
En effet, le droit est de l’ordre de l’obligation et je luis obéis par liberté alors que la force est de l’ordre de la contrainte et je lui obéis par prudence ou