Règle de droit
3ème
Accroche
Ubi societas, ibi jus (pas de société sans droit) : ce vieil adage exprime clairement que le droit donne l’être à la société en la dotant de l’ossature nécessaire à la vie de groupe. Il met en exergue l’utilité, la nécessité de la règle de droit dans le fonctionnement des sociétés humaines.
Définition et Intérêt du sujet
Il est vrai que l’homme est fait pour vivre en société. L’homme, a-t-on dit, est un animal politique, c’est-à-dire éminemment social. Ce qui signifie qu’il ne peut vivre seul, qu’il recherche tant par instinct que par raison, la compagnie d’autres êtres humains, pour vivre groupés en des communautés de toute sorte : familles, tribus, cités, associations, nations, États notamment. Or, en vivant en société, l’homme accepte une certaine discipline. En effet, il n’y a pas de groupement viable si chacun entend agir à sa guise, sans se soucier des répercussions que son action peut avoir à l’égard des autres membres du groupe ou à l’égard du groupe lui-même. Autrement dit, en se soustrayant au fameux « état de nature » décrit par Thomas Hobbes dans son ouvrage Léviathan, l’homme doit obéir à certaines règles de conduite, règles qui énoncent ce qu’il est permis de faire et ce qui est défendu. L’observation de ces règles est nécessaire à l’existence même du groupement, de la société, et par conséquent à chacun des membres du groupe. Ainsi, aussi longtemps que Robinson vit en solitaire, il n’a que faire du droit, et en cela du droit dans ses deux sens : en tant qu’il y aurait quelque règle régissant sa conduite (droit objectif), en tant qu’il serait personnellement titulaire de prérogatives, de droits dans son existence
(droits subjectifs). La rencontre de Vendredi change sa situation ; elle contient le droit en germe car la vie en collectivité rend nécessaire l’élaboration de règles juridiques, entendues comme des règles de conduite sociale, générales et