Boris Godounov

par

Grishka le prétendant, le faux espoir du peuple

On pourrait s’attendre à ce que Pouchkine, révolutionnaire lui-même, se soit attaché au personnage de Grishka et en ait fait un héros abattant la tyrannie ; mais fidèle à l’histoire et à son concept cynique du pouvoir, il n’en fait rien. Au contraire des modèles shakespeariens, on ne trouvera ici aucune restauration de la légitimité mais une version fausse de celle-ci. Le trône est capturé par un moine en fuite, renégat, doué de bonne fortune et d’une langue bien pendue, porté par une foule rassemblée par une illusion et appuyé d’étrangers qui voient là la possibilité d’affaiblir l’État russe. Il n’y a donc pas de message moral à tirer de la chute de Boris : ce qui le remplace ne sera pas mieux.

En fait, il sera bien pire : Pouchkine (et l’histoire) ne nous laissent aucun doute là-dessus. Non seulement fait-il cause commune avec les Polonais, ennemis traditionnels, mais il se convertit au catholicisme pour avancer ses projets. Le Patriarche de l’Église Orthodoxe nous a déjà informé que viser l’accès au trône est de l’hérésie ; surenchérissant sur cette faute, Grishka se fait

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