Le Rapport de Brodeck

par

Brodeck

Brodeck, personnage principal et narrateur, apparaît dès le début de son Rapport comme une figure de victime. La victime de son village tout d’abord, aux yeux duquel il est l’étranger, certes adopté, mais étranger par nature, un statut qui lui impose une certaine soumission – parlant du Rapport il dit : « Les autres m’ont forcé » – et une certaine discrétion. Sa soumission acceptée dénote une certaine fragilité et une résignation dues à son passé ; même trahi par les villageois, en particulier Diodème, qui le livre froidement aux « Fratergekeime », il refuse une quelconque vengeance ou explication : « Je n’ai aucune haine à l’encontre de Diodème, je ne lui en veux pas » ; « Et découvrir les noms des « Dörfermesch » […] ne m’aurait servi à rien. À rien du tout. Je n’ai pas l’esprit de vengeance. »

Cette fragilité constante de Brodeck apparaît comme le fruit d’une histoire personnelle parcourue des horreurs d’une époque dont il s’imagine le pantin malmené : « Qui a donc décidé de déterrer ma maigre tranquillité pour me lancer comme une boule folle et minuscule dans un immense jeu de quil

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