Le Véritable Saint Genest

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La place de l'acteur et la représentation du théâtre dans l'œuvre

Il ne faisait pas bon être dramaturge ou acteur à l’époque de Jean de Rotrou. Soumis à la censure, dépendant d’un mécène, le dramaturge courait le risque d’offenser quelque puissant ou de froisser les autorités religieuses, et les conséquences pour lui étaient immédiates et désastreuses : interdiction de représenter la pièce. S’ensuivait alors la gêne, puis parfois la misère. Parfois, le dramaturge risquait la prison, voire le gibet, quand la pièce semblait attaquer le dogme de la foi catholique. Des exemples fameux demeurent, et Molière ne dut son salut qu’à la plus haute protection à laquelle un dramaturge pouvait aspirer, celle du roi. Mais pire encore était le sort du comédien, paria social, qui pouvait s’élever très haut et faire rire Sa Majesté elle-même, mais qui n’avait pas même le droit d’être enterré en terre consacrée, puisque l’art du comédien était considéré comme impie par l’Église catholique.

C’est pourquoi Le Véritable Saint Genest présente une vision intéressante de l’art du comédien : en effet, Genest se convertit par la seule vertu du texte dramatique qu’il déclame. C’est

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