Le Véritable Saint Genest

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L'image du martyr chrétien dans Le Véritable Saint Genest

Dans la pièce, le monde est partagé en deux : d’un côté les chrétiens, de l’autre les païens. On peut passer d’un monde à l’autre – c’est ce que fait Genest – mais les deux mondes ne se mélangent pas. On est chrétien ou païen. Cette vision manichéenne correspond à la vision du monde qui était celle de la société à cette époque : on était dans le bon camp, celui des catholiques, ou dans le mauvais, celui des réformés, des païens, des anabaptistes, des juifs, et autres fagots de bûcher. Pas question de feindre une foi et d’en pratiquer une autre ; ainsi quand Marcelle propose à Genest :

 

« Trompant au moins César, apaise son courroux ;

Et si ce n’est pour toi, conserve-toi pour nous ;

Sur la foi d’un dieu, fondant ton espérance,

À celle de nos dieux, donne au moins l’apparence ;

Et sinon sous un cœur, sous un front plus soumis,

Obtiens pour nous ta grâce, et vis pour tes amis. »

 

Une telle compromission est impensable pour le chrétien qu’il est devenu :

 

« Notre foi n’admet point cet acte de faiblesse ;

Je la dois publier, puisque je la professe »

 

Genest s’en va donc sur la route du martyre.

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