Dans sa pièce, Molière nous présente deux cousines résolument portées à croire qu’elles sont toutes deux plus que de simples bourgeoises : elles s’efforcent de s’élever au-dessus de leur condition par un semblant de préciosité, et jouent si mal la comédie que le prétexte en est pris par l’auteur pour faire rire son public.
En effet, les deux cousines ne savent plus situer la limite entre la fiction dont elles se nourrissent, lisant les écrits précieux et imaginant leur vie comme celle des héros de ces livres-là, et la réalité à laquelle elles doivent pourtant se confronter. Elles entretiennent ainsi une confusion dans laquelle elles s’embrouillent avant de se faire totalement démasquer. Elles oublient ainsi leur réalité et pensent qu’en jouant leur rôle profondément, elles parviendront à devenir celui-ci.
Par exemple, après le refus de la demande en mariage faite aux deux femmes, Cathos tient absolument à expliquer son choix à Gorgibus. Alors qu’une vraie précieuse aurait parlé du rapport qu’elle entretient avec l’amour idéalisé, la quête d’un idéal sentimental, la perfection fa