Lolita

par

Le sentiment de culpabilité

A. L’immoralité d’Humbert Humbert

Ce qui frappe à la première lecture du chef-d’œuvre de Nabokov, c’est l’immoralité ambiante qu’elle véhicule. Certes, Humbert Humbert peut passer à première vue pour un individu amoral, mais il est fondamentalement plus immoral qu’autre chose, et lui-même le sait en dépit de ses plastronades : « Vous pouvez me couvrir d’injures, menacer de faire évacuer la salle – tant que je ne serai pas étranglé par vos baillons, je crierai ma pauvre vérité. L’univers saura combien j’aimais Lolita ». À la lecture de ce passage on se demande assez vite à qui il essaie de mentir : est-ce à son jury ou à lui-même ? À tel point qu’il en paraît pathétique quand il affirme : « Je n’ai fait qu’obéir à la nature. Je suis le chien fidèle de la nature. ». Ce a quoi ses détracteurs les plus virulents répondront, non sans hargne, qu’il est donc plus chien qu’homme.

Sans verser dans le même extrémisme, on peut se demander quel genre d’amour peut justifier tous les actes du personnage principal. Il évite le débat en prétendant ne pas porter de jugement mora

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