Mais l’idée que Lamartine veut surtout faire passer dans La Mort de Socrate, c’est l’aspect précurseur du christianisme de la philosophie de son héros – « un avant-goût du christianisme près d’éclore », comme il le dit lui-même. On ne saurait nier la dimension chrétienne de son œuvre. Il ne faut pas oublier que le titre complet des Méditations qui firent sa gloire est Méditations poétiques et religieuses, même si l’on oublie souvent la deuxième partie. En cela Lamartine s’apparente bien à Chateaubriand, ainsi que son sentimentalisme. Il ne serait pas impossible de voir en Lamartine un descendant poétique de l’auteur du Génie du Christianisme. Mais Chateaubriand demeure un enfant du XVIIIème siècle qui fait figure de précurseur de la révolution romantique ; Lamartine, lui, embrasse le XIXème. Même s’il garde certaines des formes et des conventions de ses prédécesseurs, Lamartine est pleinement romantique, alors que son aîné, comme Goethe, garde encore sa lignée classique.
La chrétienté de Lamartine ne signifie pas nécessairement « bon catholique », plusieurs de ses œuvres se retr