Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre

par

EXORDE

Bossuet s’étonne : dix mois plus tôt, Henriette d’Angleterre l’écoutait dire l’oraison pour sa mère. Qui eût cru qu’elle serait morte dans dix mois ? Bossuet renvoie ainsi à l’épée de Damoclès que nous avons perpétuellement suspendue au-dessus de nos têtes : la mort peut arriver à tout moment. La mort est absurde, elle ne tombe pas au bon moment, pas toujours à la fin d’une vie bien remplie, ou quand on la désire. Elle tombe souvent n’importe quand, et quand on ne s’y attend pas. Bossuet nous invite donc, au travers de cette oraison, à toujours nous attendre à mourir. Bossuet annonce sa démarche : « Je veux dans un malheur déplorer toutes les calamités du genre humain, et dans une seule mort faire voir la mort et le néant de toutes les grandeurs humaines. » Ce texte, écrit spécifiquement pour l’occasion, vise ainsi l’universel.

            Pour Bossuet, tout est illusoire : la santé, la vie, la gloire, les plaisirs. Très vite, Bossuet invoque le concept de vanité. À cette époque, quiconque a lu Pascal le sait : la « vanité » ne désigne pas, comme aujourd’hui, la prétention, le goût pour les com

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