Fugitive Beaute

ce que cette version baudelairienne du thème de la rencontre amoureuse a de très particulier : nous analyserons l’image originale de la femme contenue dans le poème, et la signification spirituelle que le narrateur confère à cette « épiphanie de la Beauté ».   1° AXE : UNE SCENE ROMANESQUE  (Etude du mouvement du texte)   a)      Un récit en deux grandes parties, correspondant à l’opposition traditionnelle quatrains/tercets dans le sonnet .   Il s’agit de la rencontre entre le narrateur et une

balançant le feston et l'ourlet ; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais 

destin Ton parfum, ma beauté, cette rose oblique Heureusement qu’on peut être Je crie ma joie, mon étourdissement, noyée dans cette banlieue oubliée du monde Passion jaillissante de toi Envie d’exister de vivre de jouir de tes mains, chaleur enivrante Ma peau est là encore aujourd’hui, demain, qui sait, elle ne sera point Cuirasse, bouclier ou coquelicot sauvage Pétales à cueillir cet instant Chair sublime Engrenage de reproduction humaine Sybille Rembard, Beauté fractionnée, 2002

la première fois, il utilise le passé simple « passa », pour montrer la brièveté, la rapidité de l’action, qui pourrait être comparé à la foudre, métaphore du coup de foudre. L’harmonie du vers 4 (3/3//3/3) fait échos à l’harmonie de la femme. Sa beauté est également signifiée par l’hypallage « main fastueuse » : il s’agit ici pour le poète de souligner le raffinement de cette femme, une idée que se trouve renchérie par la rencontre à la rime des deux adjectifs « majestueuse » et « fastueuse ».

le feston et l’ourlet ; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m’a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ? Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais

parisiens impose au créateur le miroir multiplié de sa laideur. Dans Brumes et pluies, Baudelaire loue les fins de saisons et fait l’éloge du mauvais temps. Le thème des femmes des femmes et de la beauté est très récurrent : il en parle notamment dans A une passante ou dans La chevelure. « Fugitive beauté dont le regard m’a fait soudainement renaitre ». Dans l’horloge Baudelaire évoque le temps qui passe en nous disent « souviens-toi ». Il se tourne ensuite vers un autre Monde : la Mort, sa dernière

démarche régulière témoignant d’une certaine prestance. Le poète en fait donc un éloge signe de fascination Métaphore « Jambe de statue » V5 Le poète est tellement fasciné qu’il pense que la femme devrait être sculptée tellement celle-ci est un idéal de beauté Le rythme est « cassé » V6 Verbe « buvais » V6 Comparaison avec « extravagant » V6 Le poète est bouleversé / dominé par ses émotions. Il passe d’un éloge de la femme à une critique de lui-même Le poète est dans un état second comme s’il était sous

noblesse « main fastueuse » (hypallage) et d'élégance vestimentaire « le feston et l’ourlet » « en grand deuil » (vêtements noirs) - « Agile et noble, avec sa jambe de statue » métaphore qui rapproche cette femme d’une oeuvre d’art et met en relief sa beauté parfaite, sculpturale. - Légèreté des mouvements de la passante « Soulevant, balançant » « Agile » - « une passante » « une femme » « j'ignore » = il ignore tout de cette femme ’incertitude quant à son devenir : « Ne te verrai-je plus que dans

mère, ta sœur ou ton frère ? - Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère. - Tes amis ? - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est Resté jusqu'à ce jour inconnu. - Ta patrie ? - J'ignore sous quelle latitude elle est située. - La beauté ? - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle. - L'or ? - Je le hais comme vous haïssez Dieu. - Eh ! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... Là-bas... les merveilleux nuages

immobilité * 1er vers du tercet mouvement accélère ch lex de rapidité « fugitive », « éclair », « soudainement » marque un certaine brutalité/choc émotionnel pour B * V. 9, rupture dans le rythme avec ponctuation : emploi pronom exclamatif (on retrouve à 3 reprises), transition avec emploi métaphore de la nuit montre poète en train de perdre ses repères, éblouis Axe 2 : * Emerveillement du poète vient de la beauté et de la grâce de la femme, décrite v. 2 3 4 5 7, description s’étend sur