Labyrinthe Kafka

l'allongement des trains. La gare fut alors utilisée successivement comme centre d'expédition de colis aux prisonniers pendant la guerre, puis comme centre d'accueil des prisonniers à la Libération. Elle servit de décor à plusieurs films (dont le Procès de Kafka adapté par Orson Welles), de havre momentané pour la compagnie de théâtre Renaud Barrault puis pour les commissaires-priseurs, pendant la reconstruction de l'Hôtel Drouot. L'hôtel ferma ses portes le ler janvier 1973, non sans avoir joué un rôle

n’avons connaissance que de manière fragmentaire : bribes de récits dont l’ensemble est perdu. La brièveté n’y est pas intentionnelle, mais elle est un fait pour nous aujourd’hui. Des écrivains établis s’y sont attachés depuis longtemps, ainsi Tchekhov, Kafka ou Beckett. Plus peut-être dans le monde anglo-saxon et hispano-américain que dans l’univers français, mais il faudrait une enquête à grande échelle pour en prendre la juste mesure. Ce n’est que récemment, avec les possibilités de publication offertes

comme une poussière qui s'envole, comme une chose qui va disparaître demain ». Lors d'une réflexion sur Kafka, Kundera s'est demandé quelles possibilités restaient ouvertes à l'expérience humaine lorsque le monde se transforme en piège. Difficile en effet, de ne pas observer un rapprochement étrange entre les personnages de Kafka et ceux de Kundera. Ces derniers sont perdus dans le labyrinthe du monde, sans repères ni valeurs et où la vérité est difficile à trouver. Ce qui est compliqué à cerner

emprisonné durant sept ans à la suite d'un retour clandestin en Afrique du sud. La littérature comme la peinture qu'il pratique également- ont sans doute permis à l'artiste de survivre. "Vous savez, Lecteur, une fois qu'on est en cellule, dans les labyrinthes de l'ombre, on essaye presque n'importe quoi pour en sortir. Il y avait par exemple, souvent des loques qui essayaient de se donner la gangrène en espérant se faire transporter dans un hôpital (...). Pour celui qui tisse des poèmes avec des fils

désarticulation du personnage. L’analyse régresse et la description s’empare de tout le roman. Ces caractéristiques seront reprises par Ricardou et Ollier (La mise en scène, 1958 est vu comme un des premiers produits de cette école). En 1959 avec Dans le labyrinthe, il établit sa modernité sur son illisibilité. Les Gommes est une sorte de roman policier ironisé doublé d’un arpentage kafkaïen dans une ville sans nom. L’originalité du roman est qu’à chaque chapitre un point de vue différent est adopté. La trame

plus lente et moins spectaculaire. Dès le V ~ellr, Maurice Blanchot 1 évoquait Roussel. En 1957, la Jalousie inquiétait Bernard Dort qui voyait dans ce livre « moins un r<,>man qu'une allégorie » et la menace d'un « romanesq,ue aliéné 2 ». Dans le Labyrinthe accentuait la tendance oninque, et Bernard Pingaud pouvait écrire en 1960 :« Ce géomètre est un rêveur 3». Mais qu'elle soit soudaine ou pressentie, la révision n'en est pas moins significative: Robbe-Grillet a cessé d'être le symbole d'un néo-réalisme

attention et la laisse accaparer par les personnages et, pour cela, le priver le plus possible de tous les indices dont, malgré lui, par un penchant naturel, il s’empare pour fabriquer des trompe-l’œil.24 D’où l’incertitude gardée, chez Joyce ou Kafka, sur l’identité des personnages ; d’où aussi chez Faulkner, dans Le Bruit et la fureur, cette « polyvalence » des prénoms – Quentin désignant l’oncle et la nièce, Caddy la mère et la fille. Pour conclure ce diagnostic imparable, Nathalie Sarraute

qu’elles trouvent un écho évident dans les fictions robbegrillettiennes, avec les mystérieuses « gommes » qui donnent son titre à son premier roman [24], la tache de la scutigère qu’on essaie de gratter sur le mur de La Jalousie, la neige de Dans le labyrinthe peut-être, etc. Ces décrassages, lavages, gommages et autres effacements et « reprises » montrent bien que le « nouveau », pour Robbe-Grillet, est surtout le « renouveau », l’effort pour retrouver la pureté originelle. Cela nous conduit non pas

raison raisonnante n'est pas le seul principe organisateur de l'écriture littéraire. La poésie de Francis Ponge, pour ne citer que ce seul auteur, témoigne de cette «rage d'expression» si caractéristique de ce genre littéraire. II. LE LIVRE : LE LABYRINTHE DE L'INDECHIFFRABLE La lecture est déjà en soi une énigme, un phénomène difficile à comprendre, un paradoxe. Personne n'aime avoir dans sa vie des histoires, et pourtant on adore les histoires (racontées). C'est là que réside le caractère hybride

plus précisément au chapitre intitulé « Le personnage comme objet ». Il évoque la « dépersonnalisation » qui touche le roman du XXe siècle, dont il trouve certains exemples dans le roman américain (chez Hemingway, par exemple), dans les œuvres de Kafka ou encore dans l’école du nouveau roman. Le roman au XXe siècle se détournerait d’une écriture de l’addition pour adhérer à son exact contraire, une écriture de la soustraction. On retiendra par ailleurs une remarque qu’il emprunte à Claude-Edmonde