Le Malin Génie

d’une vérité absolue sur laquelle il pourrait fonder tout le reste, il suppose l’existence certaine et absolue de la conscience en se basant sur notre aptitude à penser : « je pense donc je suis ». Pour Descartes, la conscience est prisonnière du malin génie qui trouble notre perception du monde. Pour créer son idéal qui est de redémontrer tout ce qui est soumis au doute en se basant sur cette vérité certaine. Pour accéder à ma conscience, il ne faut pas passer par le monde qui est emplit de doute mais

je plonge droit dans l’eau m’apparaît tordu, pourtant rien n’a changé dans la forme de ce bâton, à part la perception que j’en ai. De fait, même les connaissances mathématiques et physiques sont remises en cause. Il fait alors l’hypothèse d’un malin génie, d’une force au-dessus des hommes qui s’emploierait à le tromper. C’est en arrivant à se point extrême du doute que Descartes découvre une première certitude inébranlable. Pour que je puisse être tromper, il faut bien que je doute, que je pense

aisée à connaître que le corps. » Parmi mes idées, celle de perfection ne peut venir de moi, être imparfait. Il faut donc qu’un être parfait, Dieu, me l’ai donnée. Ainsi Dieu existe. Si Dieu, être parfait, existe, il est bon et, contrairement au malin génie, il ne trompera pas. Je peux donc faire confiance à ce qui se présentera clairement et distinctement à mon esprit. La nature peut donc être comprise en langage mathématique et l’homme doit en être « comme maître et possesseur ». Cette conception

produits et la valeur qu’ils possédaient. Dans les monastères d’Europe les moines se ruinaient la vue et la posture pour reproduire ces tomes. Conscients de leur valeur, ils en faisaient des chefs-d’œuvre artistiques, enluminés par des artistes de génie, créant des volumes inoubliables tels le Livre des Kells présentement à Trinity College à Dublin, ou Les Très Riches Heures du Duc de Berry au musée Condé à Chantilly. Une culture latine et religieuse Dans une culture empreinte de catholicisme où les

Malebranche. Dans le système cartésien, il y a une connaissance immédiate, intuitive du sujet : le moi est une idée claire et distincte. Elle a le caractère de l’évidence. Dans les 2ndes Méditations Métaphysiques, Descartes défend que même si un malin-génie, un Dieu trompeur s’évertue à me tromper sans cesse et à se jouer de moi, il est tout du mois certain que je suis. Car comment être trompé si je ne suis pas. Même si je suis trompé de cette manière (« doute hyperbolique »), je dois nécessairement

servir du doute pour dépasser le doute et ensuite le doute hyperbolique qui consiste à conclure que tout ce qui est douteux est faux. À partir de cela, Descartes pense qu’il y a un esprit qui tente de tromper l’homme. Il émet donc l’hypothèse d’un malin génie. « C’est pourquoi je prendrai garde soigneusement de ne point recevoir en ma croyance aucune fausseté, et préparerai si bien mon esprit à toutes les ruses de ce grand trompeur, que, pour puissant et rusé qu’il soit, il ne me pourra jamais rien imposer

transgresser les limites de la conscience en invoquant des « arrière-mondes » cachés derrière les phénomènes ? L’inconscient n’est-il pas finalement –comme le souligne Jacob Rogozinski dans son dernier ouvrage « le moi et la chair »- le dernier avatar du malin génie dont l’existence est toujours susceptible d’être mise en doute restituant ainsi inéluctablement à la conscience, le dernier mot de toute pensée ? Pour ces principales raisons, j’éprouvais toujours le besoin de traduire mentalement les écrits de

découvrir ce dont il pouvait être certain. En faisant cela, il découvrit qu’il pouvait douter du fait qu’il ait ou non un corps (il se pouvait qu’il soit simplement en train de rêver de son corps, ou que ce ne fût qu’une illusion créée par un "malin génie"), mais il ne pouvait pas douter de l’existence de son esprit. Ceci constitua pour Descartes le premier indice montrant que le corps et l’esprit étaient deux choses réellement différentes. L’esprit, selon Descartes, était une "chose pensante", et

consistent malgré tout. Lorsque Descartes dit « je suis, j’existe » est nécessairement [vrai] toutes les fois que je la prononce », c’est ce qu’il nous explique aussi. Même avec un doute hyperbolique et l’hypothèse que tout sens est trompé par un malin génie, rien ne peut installer le doute sur l’existence que nous avons par notre réflexion. Une fois de plus, l’introspection guide donc, a une prise de conscience de soi. L’œuvre d’ Alice au Pays Des Merveilles est l’illustration

découle de l’expérience sensible ne peut être tenu pour vrai. Je ne peux même pas être sûre ou non de vivre la réalité ou un rêve. Or, c’est en poussant le doute à ses plus extrêmes limites, que l’on arrive à en sortir. Même s’il existait un « malin génie » capable de nous faire croire ce qu’il veut et de nous tromper constamment, à tel point que vraiment rien ne serait certain, il faut être quelque chose pour que nous puissions douter. Il faut pour que je puisse douter, il faut que moi qui doute