Le Roseau Pensant

Pascal récuse pour sa part l’idée de conscience « substance » (« une chose » pensante) et lui préfère la métaphore du roseau qui évoque non seulement la grandeur de l’homme mais aussi sa fragilité : « La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. Pensée fait la grandeur de l’homme […] L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature. Mais c’est un roseau pensant » Toute conscience est une conscience morale La conscience serait donc

meurtrière, les hommes finiront par comprendre la nécessité de faire la paix et d’instaurer un droit international. Est-il vrai qu’il n’y a pas de bonheur intelligent ? 7 Pascal, l’homme est un « roseau pensant ». L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser ; une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers entier l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le

(Psaume 51). Après avoir mangé le fruit défendu, Adam et Ève furent punis et chassés du jardin d’Eden. Dieu punit alors ce péché originel en rendant l’homme faible. Pascal écrivit : « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature mais un roseau pensant. » Reprenant l’image du roseau qui plie sous le vent, il souligne ainsi la petitesse de l’homme face au monde qui l’entoure. Mais il attribue à l’homme la faculté de penser, c'est-à-dire l’intelligence. Cependant, celle-ci, que l’on pourrait

vitale: son seul «attribut» est la pensée: Cette pensée qui le rend si grand selon Pascal : « L’homme est un roseau pensant ». Et cela semble le mettre à l'abri d'une totale réduction mécaniste. Ainsi le «cogito ergo sum» ou « je pense donc je suis » de Descartes montre «je suis une chose qui pense». L'être premier de l'homme, c'est la pensée et non la vie: l'homme est vivant en plus d'être «pensant». Entre l'âme et le corps, il n'y a donc aucun rapport naturel: l'âme est donc spirituelle et le corps purement

inconscient… Serait-ce là ce qui nous a valu quelques courriers courroucés suite à la parution d’une première salve de poèmes dans le numéro précédent ? Serait-ce la peur de cet inconnu qui pourtant est nous ? A travers le rêve, ce n’est pas l’Homme, animal pensant et raisonnant, qui parle. C’est l’homme, de l’espèce Homo sapiens sapiens, le primate tout nu et sans défense, l’homme et ses terreurs ataviques, les vôtres sans doute comme les miennes. L’homme et sa peur de la nuit - comment peut-on être sûr que

affligeante banalité biologique. Sur le plan génétique, notre proximité avec les grands singes est considérable ; elle atteint 98,7 % avec le chimpanzé, elle est encore de 80 % avec la souris et de 50 % avec la levure ». Ainsi débute L’Homme, ce roseau pensant, essai sur les racines de la nature humaine, d’Axel Kahn. Mais aussitôt précise t-il, nous sommes toutefois « sans aucun doute les seuls à nous étonner de cette étrangeté », à nous interroger sur notre nature et sur la valeur de nos actes. Pour

trouver un protecteur à l’échelle de l’Univers incommensurable qui l’entoure (« nous n’enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses »). Si la seule force de l’homme est son intellect (Pascal d’ailleurs dira de lui qu’il est un « roseau pensant »), il n’en demeure pas moins isolé dans un infini dont il ne peut avoir conscience, et c’est à cette carence que Pascal voit en Dieu le remède. Il n’est nul besoin d’essayer de concevoir l’inconcevable puisque Dieu en est l’explication (« c’est

intemporel de son labeur est en outre allongé par le complément circonstanciel de temps et le verbe à l’imparfait, révélant l’action dans sa réalisation: “Le passeur d’eau, les mains aux rames16, / A contre flot, depuis longtemps, / Luttait, un roseau entre les dents.” Une fréquence à laquelle il faut ajouter l’utilisation tout aussi remarquable de verbes chargés d’énergie, tissant un réseau lexical de l’effort, qui combine force et douleur. Ainsi, le passeur “luttait” – le rejet du verbe est

pieds, tête (car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds). Mais je ne puis concevoir un homme sans pensée : ce serait une pierre ou une brute. […] L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait

mécanique. Pour cet analyste de la condition humaine, l'un des plus influents penseurs français du XVII e siècle, dont l'œuvre est marquée par une critique radicale du rationalisme philosophique moderne, «l'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant» . Une vie entre le calcul et la fulgurance Né dans une famille appartenant à la noblesse de robe, Blaise Pascal perd sa mère en 1626. Son père, magistrat lié avec les savants de l'époque, s'installe en 1631