Marquise De Cibo

III. UNE ÉCRITURE THÉÂTRALE VOLONTAIREMENT EN RUPTURE La dramaturgie complexe de Lorenzaccio est à considérer comme inhérente au propos de l’auteur. Ainsi, la dislocation du temps, la complexité de l’intrigue — le tyrannicide, l’adultère de la marquise Cibo et les velléités conspiratrices de Philippe Strozzi —, les changements de décor à chaque scène traduisent la nécessité de donner une vision plurielle des discours qui traversent le drame. Si le théâtre classique dans son unité de langage et de

d'un séducteur qui corrompt l'innocence d'une jeune fille. Il apparaît ensuite masqué, travesti en religieuse à la sortie d'un bal, ce qui relève un profond décalage entre sa fonction et ses agissements qui s'apparentent à ceux d'un bouffon. La marquise Cibo tentera d'éveiller sa conscience politique: "Florence t'appelle sa peste nouvelle". Sa cour est à son image: débauchée. - Il forme avec Lorenzo un duo de dépravés, révélateur de la décadence de l'aristocratie et de l'immoralité

comme la scène 2 où deux commerçants discutent librement du mariage publique de la veille, ou comme la scène 4, où l’humiliation et la lâcheté de Lorenzo sont devant le peuple de Florence entier, soit des scènes familiales comme la scène 3 où la Marquise Cibo dit au revoir à son mari ou encore la scène 6 où Marie et Catherine discutent ensemble sur les rives de l’Arno. Les décors ont donc beaucoup de symboles du romantisme. Le rôle des décors est donc, de montrer de par leur nature et leur richesse

comprend cinq actes. On va donc brièvement faire son résumé acte par acte. Acte I Après l’enlèvement d’une jeune fille par Alexandre (scène 1) la foule commente la décadence de la cité de Florence (scène 2). On apprend, au moment du départ du marquis Cibo, qu’une intrigue s’est nouée entre son épouse et le duc Alexandre (scène 3). Le cardinal et sire Maurice vitupèrent les débauches et les insolences de Lorenzo, qui provoque en duel, s’évanouit (scène 4). Salviati, un favori du duc, outrage Louise Strozzi

abusivement de son pouvoir à des fins privés, il utilise sa fonction.- La réalisation de ses ambitions personnelles le guide, ses actes sont déterminé par sa volonté de posséder le pouvoir. La scène avec la Marquise montre son insistance, il veut absolument savoir le nom de la personne avec laquelle la Marquise a commis l’adultère : « Vous avez refusé de me dire le nom que je vous ai demandé tout à l’heure ; je ne puis cependant vous donner l’absolution sans le savoir » Nous n’oublierons pas Lorenzo qui

[pic]III/ Une écriture théâtrale volontairement en rupture La dramaturgie complexe de Lorenzaccio est à considérer comme inhérente au propos de l’auteur. Ainsi, la dislocation du temps, la complexité de l’intrigue — le tyrannicide, l’adultère de la marquise Cibo et les velléités conspiratrices de Philippe Strozzi —, les changements de décor à chaque scène traduisent la nécessité de donner une vision plurielle des discours qui traversent le drame. Si le théâtre classique dans son unité de langage et de

est proclamé duc. Les Florentins laissent faire (sc1,5,7). A Venise, Lorenzo vit exilé en compagnie de Philippe Strozzi ; il comprend que l’assassinat du duc n’a servi à rien ; il apprend l’exil en France de Pierre et la réconciliation de la Marquise Cibo avec son mari. Il apprend la mort de sa mère. Se promenant dans les rues de la ville sans aucune protection, il se laisse pratiquement assassiner par les émissaires du nouveau duc (sc.2,3,4,6). L’échec du projet du héros romantique : Lorenzo

entiers et trouvent naturellement leur place dans la société en fonction de leur rang, de leur tempérament et de leurs aspirations : jeune fille pure (Louise), femmes irréprochables et intouchables (mère, tante), fille et femme perdues (Gabrielle, marquise de Cibo), personnages féminins résignés et passifs dans un monde dominé par les hommes ; républicains sages et vertueux (Philippe) ou plus fougueux (Pierre) qui veulent changer le monde par la force de leurs idées ou en passant à l’acte en risquant d’être

déploient devant nous, spectateurs, les aspects du héros principal, et ses contradictions: Philippe Strozzi correspond à son humanisme, le Duc à la souillure qui l'habite et au mal qui le hante, Catherine à son idée de la pureté et de l'amour, la marquise Cibo à son amour de la patrie, Pierre Strozzi à son courage97(*) ». Nous pourrions dire que Lorenzo est une essence et que les personnages sont la dissémination de cette essence, ou bien l'inverse : que chaque personnage est une essence de l'humanité

dislocation du temps, la complexité de l’intrigue et les changements de décor à chaque scène traduisent la nécessité de donner une vision plurielle des discours qui traversent le drame. Lorsque la pièce se termine, tous les protagonistes sont perdants : la marquise s’est déshonorée, les Strozzi sont divisés et Louise est morte et le tyrannicide de Lorenzo est vain. L’Histoire devient fatalité et témoigne du désenchantement du poète vis-à-vis de la question politique. Cette déception se retrouve dans le