Ponge Et La Modernité

renouvellent aussi leur inspiration. Ainsi des thèmes jusque-là bannis de la poésie sont-ils privilégiés par les poètes de la modernité : la vie quotidienne des travailleurs (Baudelaire dans "Le Vin", Queneau dans "L'homme du tramouais" ("Tramway" est transcrit phonétiquement), la banalité d'un morceau de pain ou d'une huître dans "Le Parti pris des choses" de Francis Ponge. Nul doute que Boileau, devant tant d'audace, aurait crié au scandale...
Mais dénigrer cette part de liberté, c'est oublier que

poètes ont bouleversés les codes de la poésie et ont contournés les règles de bases des poèmes de leurs confrères. La poésie célèbre aussi la ville, les auteurs ici peignent des tableaux de paysages urbains qui nous renseignent sur leur vision de la modernité des cités et de l’ambiance globale qui se ressent dans un environnement qui peut nous être inconnu ou familier. La poésie s'inspire d’objets également, les contemporains décrivent leurs temps et les choses dont ils se servent chaque jour sont une

prosaïque : présence de « il y a » , prix des objets, formulations familières « pleins de » ou vers qui n’ont plus de rythme réel ► il faut donc reconsidérer ce que signifie la poésie (idée reprise bien plus tard par un poète comme Ponge qui avec Le Parti-pris des choses en 1942 cherche à renouveler la vision sur le monde quotidien) 4. La rue industrielle v.15-24· Rupture de l’évocation (v.15) : · Usage du PC lié au CCT « le matin » : indication d’un déroulement

o la critique et la dénonciation : poésie engagée (Les Châtiments de V. Hugo, Les Tragiques de D’Aubigné …). o La simple description, sans exprimer obligatoirement des sentiments (description de la ville, de paysage, d’objets – cf Ponge- …). Ces descriptions peuvent d’ailleurs être imaginaires et/ou proposer une autre vision, un regard neuf sur le monde (ré enchanter le monde etc …) … o La poésie ludique, qui a essentiellement pour but de jouer avec les mots et le langage

la subjectivité d’un lyrisme personnel et développent un goût pour une nature sublime. Ils expriment le fameux mal du siècle et certains dont Hugo s’engagent politiquement. Ils restructurent l’alexandrin et varient les rythmes. C’est un vent de modernité sur la poésie qui apparaît. Ils pensent que tout l’art du poète vient de l’inspiration. * Le Parnasse et l’art pour l’art La doctrine de ce groupe de« l’art pour l’art » est mise en place par Théophile Gautier : il refuse l’utilité dans la poésie

texte, est totalement implicite. La Fontaine 1621-1695 Poète Classique Le loup et le chien  Cet apologue est fondé sur un dialogue qui laisse au lecteur tirer lui-même la morale. Le plaisir que le lecteur éprouve à sa lecture tient à la réelle modernité de ce poème hétérométrique de 41 vers. L'argumentation du chien échoue puisqu'il néglige les contraintes liées à sa servilité et il insiste trop sur les avantages purement matériels. Il manque de tolérance vis-à-vis des autres modes de vie. Le loup

dormeur du Val » dans lequel Rimbaud donne à la nature des attributs et des attitudes humaines, qui rappellent le motif de la mère nature, il s’adresse à la nature comme si c’était une femme « Berce-le ». Ainsi que dans « Le Pain » dans lequel Francis Ponge porte un regard nouveau sur les objets qui nous entourent quotidiennement, il donne un aspect magnifique, merveilleux, au pain en le comparant aux Alpes, au Taurus ou la cordillère des Andes qui sont des reliefs impressionnants, et majestueux, alors

univers plus comblant.  Lectures analytiques :  1. ​ Charles BAUDELAIRE, ​ Fleurs du Mal​ , « La mort des amants ».  2. ​ Arthur RIMBAUD, ​ Illuminations​ , « Après le Déluge ».  3. ​ Henri MICHAUX, ​ La Nuit remue​ , « Contre ! ».  4. ​ Francis PONGE, ​ Parti­pris des choses​ , « Le Pain ».    II/ ​ ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES  A) ​ Etude d’un corpus de textes – ​ APOLOGUES POÉTIQUES   J. de LA FONTAINE, ​ Fables​ , VII, 12, « Les Deux coqs ».  A. de VIGNY, ​ Les Destinées​ , « La mort du loup »

des émeutes ouvrières auxquelles elle avait assisté. Les « petites épopées » que constituent les Châtiments invitent à interroger la possibilité d’une épopée dans la modernité. Hugo favorise sans doute le grandiose et le sublime, conformément à la loi du genre, mais travaille aussi sur les choses vues, le mineur. C’est là sa modernité. L’image du poète chiffonnier ou d’une histoire des vaincus, si chère à Walter Benjamin semble déjà se profiler. 2. Quelle responsabilité des poètes face aux désastres

saisir aux élèves la spécificité du travail poétique sur le langage. En situant une oeuvre dans un mouvement littéraire, on fera discerner les continuités et les évolutions dans les conceptions de la poésie, notamment autour des représentations de la modernité. » Extrait du Bulletin officiel, 12 juillet 2001. Explication La poésie est présentée d'abord comme un travail (poiein=faire, créer en grec) dont la matière première serait le langage et plus particulièrement l'association