Préface Du Misanthrope

monde: ne ressemblons surtout pas à ces personnages aux passions dominantes - avarice d'Harpagon, peur de la maladie d'Argan, pédantisme des femmes savantes, raideur excessive d'Alceste le misanthrope - car ils sont incapables de s'adapter à la souplesse exigée par la société. Beaumarchais, dans la Préface du Mariage de Figaro, fixe la tâche de l'écrivain de théâtre: « les vices, les abus, voilà ce qui ne change point, mais se déguise en mille formes sous le masque des mœurs dominantes: leur arracher

mauvaise image de la dévotion et des croyants. Molière, entre-temps, écrira et fera représenter plusieurs autres pièces célèbres: Dom Juan ou le festin de pierre en 1665, qui sera vite interdite sous la pression de la cabale des dévots; puis Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux en juin 1666, puis plusieurs autres divertissements, pastorales et comédies (dont L'Avare en 1668). Ce n'est qu'en 1669, après trois placets adressés au Roi et une fois la pièce entièrement remaniée, que celle-ci fut autorisée

dans "Le corbeau et le renard" : "tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute". Selon La Fontaine, "l'apologue est composé de deux parties dont on peut appeler l'une le corps, l'autre l'âme. Le corps est la fable ; l'âme la moralité." (préface des Fables). Mais la morale peut aussi se trouver au début de la fable, comme dans "Le loup et l'agneau", où elle est énoncée clairement : "la raison du plus fort est toujours la meilleure". C'est ainsi que La Fontaine, dans une fable de dix

retrouve là l’une des grandes revendications de la génération de 1660 qui reproche ses extravagances à la génération précédente. Celle-ci n’ignorait pas l’exigence de vraisemblance, elle s’en réclamait au contraire (ainsi Georges de Scudéry dans la Préface d’Ibrahim (1641) : « Mais entre toutes les règles qu’il faut observer en la composition de ces ouvrages, celle de la vraisemblance est sans doute la plus nécessaire. Elle est comme la pierre fondamentale de ce bâtiment. Sans elle rien ne peut toucher ;

discontinue prisée par les moralistes du Grand Siècle ne permet guère de parler de « progression » ni de « mouvements » du texte : on peut simplement déceler un volume de texte croissant autour d’un thème commun. L’intention didactique affirmée dans la préface est ici mise à exécution. Projet de lecture : il s’agira de montrer que la série de remarques sélectionnées portant sur l’art et la nécessité sociale d’agréer (= plaire), s’efforce bien d’accomplir le triple impératif classique : plaire, émouvoir

extrême et qu'il «estime tout comme du fumier ». • Portrait moral Molière avait pour volonté de rendre très claire l'identité de son personnage, de façon à ce que le public ne le confonde pas avec un vrai dévot: « J'ai mis [explique-t-il dans la préface de la première édition] tout l'art, tous les soins qu'il m'a été possible pour bien distinguer le vrai du faux dévot. [ ... ] J'ai employé pour cela deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat. Il ne tient pas un seul moment l'auditeur

le point de mourir d’un cancer des cartilages, le syndrome d’Elzenveiverplatz. Les journalistes du monde entiers voudraient lui soutirer une interview. Il en choisira seulement cinq. Ce vieillard va se révélait être un misogyne, un misanthrope, un obèse, seul, méchant, introverti, fier de lui, de mauvaise foi et intolérant. C’est pourquoi les quatre premiers journalistes, qui n’avait même pas lu un seul de ses livres, vont se faire jeter de son appartement après avoir été manipulé, injurier

comme un acteur et un chef de troupe. Après avoir écrit avec L’Etourdi et Le Dépit amoureux des comédies en cinq actes et en vers, et avoir un peu plus tard connu le succès populaire avec Les Précieuses ridicules, il ne manque pas d’ironiser dans la préface de cette pièce : « Mon Dieu, […] qu’un auteur est neuf la première fois qu’on l’imprime ! Encore si l’on m’avait donné du temps, j’aurais pu mieux songer à moi, et j’aurais pris toutes les précautions que Messieurs les auteurs, à présent mes confrères

nombre d’autres œuvres et projets dramatiques. La fonction didactique (enseigner, instruire) est indissociable du divertissement. Même le tragique RACINE parle en d’enseignement dans le but de la Tragédie depuis l’Antiquité : « école de la vertu » (Préface de Phèdre). Dans le Cid CORNEILLE veut enseigner une certaine morale politique. Cinna est l’exemple type de la tragédie visant à délivrer un message. Le théâtre peut ainsi divertir de différentes façons la pus connue étant le rire cependant il existe

(ambiance de cimetière)… D. Le théâtre romantique Le drame romantique, ou théâtre romantique, désigne un courant théâtral né au début du XIXe siècle en opposition aux principes de la tragédie classique. C'est Victor Hugo qui codifie dans la Préface de Cromwell (1827) l'esthétique du théâtre romantique en France. Il divise l'histoire littéraire en trois grandes périodes : les temps primitifs (harmonie entre l'homme et la nature donc poésie lyrique), l'Antiquité (violence et poésie épique) et