Serge Doubrovsky

durassienne nous offre donc une mise en fiction du biographique ; le livre n’est pas garant de l’histoire de soi, mais se donne plutôt à lire comme une autofiction ou un autoportrait, comme une construction identitaire, autofiction définie par Serge Doubrovsky, Jacques Lecarme et Philippe Lejeune. Marguerite Duras, par le biais des réécritures, construit et reconstruit à chaque instant le fil de son existence personnelle par des projets et des interprétations changeantes du présent qu’elle a

rendre présent avant même que la pièce ne commence. La présence d'Horace pèse ainsi même sur l'acte I, dont il est pourtant absent physiquement. Cet exergue héroïque rappelle également l'idéal aristocratique de Corneille et de ses personnages. Serge Doubrovsky rappelle très justement à ce propos que le héros cornélien ne se contente pas d'être « unus inter pares », mais veut être « primus inter pares », ce qui justifie sa joie d'être appelé à affronter Curiace malgré son affection sincère pour lui22 :

Les Editions de Minuit, Paris. Bourdieu Pierre, 1984: Questions de sociologie. Les Editions de Minuit, Paris. Bourdieu Pierre, Wacquant, Loïc J.D., 2003: Ávadas á refleksyviàjà sociologijà. Baltos lankos, Vilnius. Colloque de Nanterre, dir. Doubrovsky, Serge, Lecarme, Jacques et Lejeune, Philippe, 1992 : Autofictions & Cie RITM, no. 6. Ernaux, Annie, 2001: «Journal d’écriture», Moments littéraires, Anthony, 2 semestre. Ernaux, Annie, 1983: La Place, Gallimard, Paris. 170 Ernaux, Annie, 1987:

presque jamais question dans ces travaux théoriques, alors même que la Morphologie du conte (1928) de Vladimir Propp, prototype de l'analyse structurale du récit, identifiait déjà le héros parmi les sept rôles narratifs possibles. Ainsi, quand Serge Doubrovsky aborde dans sa thèse la question du héros (Corneille et la dialectique du héros, 1963), ses références ne sont pas sémiologiques mais philosophiques (l'existentialisme et la dialectique hégélienne du Maître et de l'Esclave). Si la Nouvelle Critique

Pour oser aspirer à tant de renommée "(v. 452) Un désir inépuisable de s'affirmer sur autrui découle d'un désir de puissance. Horace guerrier tout puissant, invaincu, conjugue gloire avec honneur et va même jusqu'à assimiler ces deux valeurs. Serge Doubrowski affirme même : "Ce qu'Horace découvre et tente de faire comprendre à Curiace c'est qu'(...) il s'agit de se faire reconnaître supérieur, de remplacer la "vertu ordinaire" par une vertu extraordinaire, en un mot, d'affirmer une constance

foisonnement et l'innovation formelles du xxe siècle. Même s'il est aujourd'hui mal-aisé de dégager ce que l'on pourrait appeler des courants littéraires, nous pouvons tout de même repérer des tendances. Nous ne prétendons pas à l'exhaustivité. Serge Doubrovsky, créateur de ce néologisme, considère Colette comme la pionnière de l’autofiction qui a connu, en ce début de siècle, un succès public et critique certain. Mais cette notion d'autofiction est loin d'être homogène "car la nature exacte de la synthèse

sont nombreux dans les « nouvelles autobiographies » (autotextuel signifie que l’écrivain se cite lui-même ; intertextuel qu’il cite un autre écrivain). - le jeu sur les instances narratives ARG passe du il au je dans la même phrase. Dans Fils (Serge Doubrovsky, 1978), l’identité entre auteur-narrateur et protagoniste relève du trompe l’œil. b. Les souvenirs d’enfance Freud a montré que les souvenirs servent parfois d’écran (qui cachent autant qu’ils révèlent). Je me réfère, pour cette partie, au travail

et on peut même dire que personne (sauf rares exceptions) ne pensera à la Turquie. Ainsi, si le lecteur et l'auteur n'utilisent pas les mêmes codes culturels il est normal que les intentions de l'auteur soient oubliées. 19. Serge Doubrovsky (1928- ) C’est Serge Doubrovsky, qui, le premier, employa ce néologisme pour parler de son roman Fils en 1977. Cette forme littéraire hybride se distingue de l’autobiographie en ce sens qu’elle ne pose aucun pacte autobiographique. Elle se différencie également

projection de ce genre, extrêmement problématiques » (Defaux 2004 : 721). On a donc le plus souvent exclu tout rapport entre le bourgeois provincial et sans éclat, et le sublime héros cornélien. Dans cette perspective, une partie de la critique (comme Doubrovsky 1963, par exemple) a également refusé d’établir un lien quelconque entre la vision chrétienne du monde qui caractériserait Corneille, et l’exigence éthique qui se traduirait dans les tragédies. Defaux, après bien d’autres, considère au contraire

être des autobiographies, les intrigues sont fortement inspirées de la vie des auteurs. Certains romans de Marguerite Duras (Un barrage contre le Pacifique, l’Amant ), les œuvres de Serge Doubrovsky, Chritine Angot appartiennent à ce genre littéraire qui entretient une confusion entre personne et personnage. Serge Doubrovsky définit ainsi l’autofiction : « Autobiographie ? Non. Fiction, d'événements et de faits strictement réels. Si l'on veut, autofiction, d'avoir confié le langage d'une aventure à l'aventure