Basculement du sénat à gauche
« (…) Le Sénat est chargé par la Constitution d’assurer « la représentation des collectivités locales ». Que la gauche ait dû patienter, pour y être majoritaire, de diriger vingt et une régions sur vingt-deux, soixante départements sur cent et la majorité des communes de plus de 9 000 habitants témoigne, pour le moins, d’un déséquilibre. Le « comité Balladur », chargé en 2007 de réfléchir à la réforme des institutions, avait entrouvert la porte en recommandant de mieux tenir compte de la démographie locale dans la répartition des électeurs sénatoriaux. Les sénateurs s’y étaient alors opposés. Si la gauche revient au pouvoir en 2012, elle sera bien avisée d’engager cette réforme. Non pas pour remettre en cause le principe même d’une seconde Chambre : plus tempéré, souvent plus solide et sérieux dans ses travaux, meilleur défenseur des libertés publiques, le Sénat constitue un contrepoids utile aux emballements de l’Assemblée nationale. Mais pour assurer au pays et à sa représentation parlementaire une véritable équité politique et une meilleure respiration démocratique. » Le Figaro (Paul-Henri du Limbert)
« La meilleure façon de perdre une élection présidentielle, c’est de se persuader qu’on l’a déjà perdue. L’UMP n’est pas très loin de cette disposition d’esprit. Depuis des mois, au rythme des sondages, elle s’est laissé gagner par la morosité et le découragement. La perte du Sénat ne va évidemment pas améliorer son état moral. Il y a fort à parier que la morosité se transforme insensiblement en désespoir et le découragement en résignation. Plus contrariant encore, l’UMP semble guettée par une tendance un peu morbide à l’autocritique. Peut-être est-elle