Introduction au droit
Section 1 : les critères du droit
Antigone est l’archétype de l'héroïne qui se dresse contre l'arbitraire royal, elle y oppose son sentiment de la justice. Il y a une différence entre le Créon de Sophocle et celui de Anouilh. Chez Sophocle Antigone explique très clairement qu'elle n'acceptait pas que les édits puissent l'emporter sur les lois non écrites des dieux, il y a donc une dimension religieuse chez Sophocle et une supériorité de la loi divine. Chez Anouilh on a en quelque sorte laïcisé la problématique, plus cette question du rapport entre le religieux et le juridique, il y a cependant la problématique de la dureté de la règle. Ce que demande le fils de Créon en voulant sauver sa fiancée, Antigone, c'est un passe droit, réponse de Créon : « Je suis le maître de la loi, pas après » « les lois sont d'abord faites pour toi Antigone, la loi est d'abord faite pour les filles des rois . » Il y a derrière toute une conception de la justice : la loi sera la même pour tous.
Le premier problème qu'on retrouve noyé chez Sophocle c'est la distinction entre le droit et les autres ordres de contrainte ( religieux – politique en l’occurrence). Le second aspect très présent chez Sophocle c'est la question de la supériorité juridique, on oppose ici le droit naturel au droit positif.
1 – Le droit et les autres ordres de contraintes.
Il faut distinguer certains ordres juridiques et d'autres qui ne le sont pas, toute règle n'est pas juridique. Toute règle est en revanche ambivalente, elle peut être à la fois une contrainte, un instrument de domination mais aussi potentiellement une règle du jeu, une condition de l'entente. Il faut bien distinguer le droit et l'invocation du droit. Invoquer le droit c'est dans nos sociétés légitimer son action, son acte (« j'ai le droit »). Cela signifie qu'au fond le droit dans notre société est une valeur. Il y a un ordre de contrainte qui est la morale et la morale est l'ensemble des