Le référendum sous la ve république: théorie et pratique
Introduction : « Un référendum c'est une excitation nationale où on met tout dans le pot. On pose une question, les gens s'en posent d'autres et viennent voter en fonction de raisons qui n'ont plus rien à voir avec la question » disait ainsi Michel Rocard, Premier Ministre sous Mitterrand. Une définition qui met en avant la diversité des opinions et l’implication directe du peuple dans les décisions politiques.
Le référendum est un procédé de la démocratie semi-direct, plus simplement défini par une question posée par l’exécutif au citoyen. Le référendum est une procédure de vote direct du corps électoral sur une question ou un texte d'intérêt général qui ne sera adopté qu'en cas de réponse positive.
Si le dictionnaire donne au référendum le synonyme de plébiscite, il existe une différence notable entre les deux procédures dans la mesure où le plébiscite constitue toujours un enjeu personnel pour son auteur comme le faisait Bonaparte.
L’apparition du référendum remonte aux environs du XVe siècle, où il fut mis en œuvre dans certains cantons suisses formés de petites confédérations de localités indépendantes. En se répandant, le mot « référendum » devint synonyme de consultation populaire. Au cours des siècles, l'emploi de ce terme se généralise et son champ d'application s'étend.
En France, le référendum est instauré pour la première fois en 1793 dans une constitution qui ne sera cependant jamais appliquée. La Révolution Française ne lui offre pas une place importante dans la vie politique, seulement dans le domaine constitutionnel malgré le fait que Robespierre et Condorcet aient plaidé en sa faveur. Par contre, les deux régimes bonapartistes y puisent leur légitimité démocratique ce qui s’apparente à une manipulation des masses dans un simulacre de démocratie. C’est notamment pour cela que la IIIe République ultra-parlementaire va en abandonner la pratique pendant plus de 70 ans.
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