A quelles conditions pouvons-nous avoir confiance en l'autorité d'autrui sans adopter de préjugé ? Pourriez-vous me dire comment je peux procéder pour faire une dissertation sur ce sujet qui a un lien avec un texte de E.Kant. (Autorité)
Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question de manière à déterminer le problème du sujet et les pistes à suivre dans le développement. Vous faites référence dans votre question à un texte de Kant que vous ne nous communiquez pas. Pour l'instant, nous allons vous donner des indications portant seulement sur le sujet de dissertation que vous nous soumettez, sans faire de rapprochement avec Kant que vous pourrez ensuite nous transmettre. Demandez-vous ce qu'est un préjugé et quand on peut dire qu'on en produit. Préjuger, c'est (comme le verbe l'indique finalement avec évidence) juger avant de savoir, autrement dit, émettre un avis sans que celui-ci ne soit fondé sur un véritable raisonnement et sur des arguments. On risque en effet de tomber dans le préjugé si on s'en remet à l'autorité intellectuelle d'un tiers (une personne ou une doctrine) en la laissant penser à notre place. Si j'ai par exemple un livre qui me tient lieu de pensée ou un maître qui raisonne à ma place, j'ai toutes les chances de produire du préjugé : je ne pense pas par moi- même. La condition pour échapper à cela est sans doute de parvenir à penser avec l'autre et de ne reconnaître son autorité que lorsque celle-ci porte effectivement sur un objet qui me dépasse parce que je n'en suis pas spécialiste. Ainsi, par exemple, je ne vais pas remettre en cause la pensée d'un spécialiste en biologie moléculaire si notre discussion porte sur une question technique. Nous pouvons cependant ne plus être d'accord s'il s'agit de réfléchir aux conditions dans lesquelles ses recherches peuvent être appliquées (en génétique par exemple). Voilà les premières remarques que nous pouvons vous faire, nous espérons que cela vous sera utile, à vous de poursuivre