La justice de l'etat
La thèse du texte est de distinguer deux sortes de justice, l’une morale, l’autre politique, et de montrer par conséquent que la justice de l’Etat, qu’on appelle le Droit, n’est pas identique à la vertu morale de justice. Autrement dit, l’institution politique qu’est la Justice ne recouvre pas tous les sens qu’on doit donner à ce terme. La justice n’est pas réductible au droit : car en morale, il ne suffit jamais de faire ce qui est juste, pour l’être. Le Droit juge les actes, la morale juge les intentions. Ainsi ne juge-t-on pas les individus de la même manière, selon qu’on les juge politiquement ou moralement.
La méthode du texte consistait à s’appuyer sur la définition de la morale pour la distinguer de la justice étatique et pour limiter cette dernière. L’enjeu était donc de réfléchir aux limites de l’intervention de l’Etat dans la vie des individus. On pouvait distinguer trois temps, qui correspondent à trois différences entre justice morale et justice politique.
Tout d’abord, la morale considère l’agent plutôt que la victime. Son rôle est de définir des critères de justice qu’il peut ensuite utliser pour agir. L’Etat, lui, s’occupe des préjudices causés aux victimes. C’est cela qu’il juge, car sa fonction est de protéger les individus et d’empêcher les préjudices. Son problème n’est pas de punir (l’Etat n’est pas méchant), ni de venger (il ne cherche pas à rendre le mal),