La suprématie de la constitution de 1958
« La suprématie de la Constitution de 1958 »
Dissertation pour les T.D. d’introduction au droit public et constitutionnel
Par : Chafik T. Benchekroun. Introduction :
L’aura d’un texte fondateur et prestigieux se voit décuplée par la primauté qui lui est reconnue sur le plan normatif. Il en va ainsi de la Constitution du 4 octobre 1958, acte fondateur et statut juridique de la Ve République. Texte constitutionnel présenté par le gouvernement du Général de Gaulle dont la rédaction s’est déroulée démocratiquement, le peuple français l’ayant adopté par référendum constituant le 28 septembre 1958, en devenant ainsi juridiquement l’auteur de la Constitution. Bien qu’il s’agisse d’une œuvre collective rédigée par le Général de Gaulle, assisté principalement par le garde des Sceaux Michel Debré, ainsi que par d’autres ministres d’Etat de la Ve République dont Guy Mollet (SFIO), Pierre Pflimlin (MRP) et Félix Houphouët-Boigny (UDSR) qui aidèrent à la rédaction du texte initial adopté en Conseil des ministres et publié le 29 juillet 1958. Quant au texte constitutionnel, la loi du 3 juin 1958 avait déjà prévu un Conseil Consultatif Constitutionnel composé de 39 membres pour le rédiger. Après l’avis favorable des juristes du Conseil d’Etat, la Constitution sera promulguée par le président de la République le 4 octobre 1958. Laquelle surplombe donc par sa prestigieuse légitimité les lois parlementaires. Le Conseil constitutionnel rappelait encore dans une décision relative au traité établissant une constitution pour l’Europe (décision n° 2004-505 DC du 19 novembre 2004) que la Constitution française se « place au sommet de l’ordre juridique interne ». Car, à ce sujet, le mot « suprématie » n’apparait nullement dans le texte de la Constitution pour officialiser son autorité suprême à l’égard de toute autre règle de droit. Même l’article 61 insiste plus sur le rôle superviseur du Conseil constitutionnel que sur celui absolument prééminent de la