L’affaire du Chevalier de la Barre

Le chevalier de la barre, de son vrai nom François-Jean LEFEBVRE, habitant une localité proche d’Abbeville, dans la Somme, va être supplicié et mis à mort dans des conditions effroyables, d’une cruauté insoupçonnable, indigne de l’être humain.
En voici un résumé des évènements. En août 1765, un crucifix, érigé sur le Pont-Neuf à Abbeville, ayant été dégradé, l’Église décide de découvrir et de châtier le ou les coupables. Les soupçons se portent assez vite sur le jeune gentilhomme et deux de ses amis : Gaillard d’Etallonde et Moisnel. Ils sont accusés d’avoir chanté deux chansons libertines allant à l’encontre de la religion, et d’être passés devant une procession sans enlever leur couvre-chef. Après dénonciation, une perquisition menée au domicile de La Barre amène à la découverte de trois livres interdits : Le Dictionnaire Philosophique de Voltaire et des livres érotiques. Pensant être innocenté grâce aux relations de sa famille, le chevalier de La Barre ne prépare pas sa fuite et il est arrêté le 1er octobre 1765 à l’abbaye de Longvillers.
Suite aux aveux extirpés sous la torture, la condamnation du tribunal d’Abbeville, le 28 février 1766, tombe, terrifiante : le jeune homme est condamné à avoir un poing coupé, la langue arrachée et à être brûlé vif ! Le Chevalier de la Barre se défend comme il peut et dénonce ce procès irrégulier devant le Parlement de Paris. Ce dernier lui accorde alors la faveur d’être décapité avant que son corps soit livré aux flammes. Ce qui sera chose faite le 1ier juillet 1766. Avant d’être jeté au feu, un exemplaire du ‘‘Dictionnaire philosophique’’ est même cloué sur son torse. C’est que Voltaire est lui-même particulièrement visé ; son arrestation en tant qu’instigateur de la profanation est même réclamée durant le procès au cours duquel est demandé l’autodafé de son ouvrage. Voltaire doit s’exiler pour éviter l’arrestation. Outré, révolté, le philosophe s’élève avec véhémence contre