Le revenu minimum d’insertion : évolution d’une politique sociale s’adressant à l’individu et à la famille en situation précaire
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Dans les années 80, la crise économique, la montée du chômage de longue durée et la précarisation des emplois accentuent la grande pauvreté et l’exclusion sociale dans notre pays. Différents acteurs tels que des partis politiques, des associations ou des mouvements caritatifs militent pour le renforcement des politiques de lutte contre ces nouveaux phénomènes. La loi du 1er décembre 1988 instaurant le Revenu Minimum d’Insertion (RMI) concrétise l’engagement pris par le Président de la République, François Mitterrand, de « donner à ceux qui n’ont rien, à ceux qui ne peuvent rien, les moyens de mener une existence digne ». Elle est adoptée à l’unanimité et marque la volonté du Gouvernement de Michel Rocard de construire une France plus solidaire. Avant l’adoption du RMI, les minima sociaux étaient ouverts à des catégories spécifiques de la population (personnes âgées, invalides, handicapés…), reconnues comme étant exposées à des difficultés particulières. Le RMI quant à lui, s’adresse à toutes personnes remplissant certaines conditions d’âge, de résidence, de statut social et de ressources. Ce dispositif s’adresse donc aux individus en situation de précarité et à leurs familles. Il leur propose une allocation, des droits sociaux ainsi qu’une action d’insertion dans le cadre du contrat d’insertion.
Le RMI est une politique sociale qui, après avoir été instaurée, a subit des évolutions.
Naissance et application du dispositif du RMI
1 Les caractéristiques du RMI après les grands arbitrages de 1988
La création du RMI a suscitée de vifs débats sur des paramètres essentiels de la nouvelle prestation. Il s’agit donc dans cette partie d’expliquer les grandes décisions qui ont défini les principales caractéristiques du RMI. Tout d’abord, le financement du RMI par l’Etat a été le seul point de désaccord majeur entre la majorité et ses opposants. Ces derniers dénoncent une centralisation excessive du dispositif. L’assemblée nationale