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Il va de soit que les relations de travail, c'est-à-dire les relations entre employeurs et salariés, ne peuvent pas être saisies uniquement à travers les normes juridiques qui les régissent, sauf à tomber dans une sorte de dogmatisme juridique.
Comprendre les relations de travail dans toute leur complexité exige d’aller bien au-delà du droit.
Pour autant, personne ne conteste aujourd’hui que le droit du travail exerce une influence croissante sur la nature des relations de travail, et sur leur évolution. C’est cette influence qui va nous intéresser.
Avant d’entrer de plein pied dans le programme, il est nécessaire en guise d’introduction de livrer quelques réflexions générales sur cette branche originale de notre système juridique que l’on nomme « droit du travail ».
Introduction
La construction du droit du travail
La norme juridique en droit du travail, plus encore que dans toute autre branche du droit privé ne peut pas être dissociée de différentes données d’ordre historique, économique, sociologique.
Elle ne peut l’être davantage des idéologies.
La norme juridique constitue donc dans notre matière un enjeu politique important.
Dans le prolongement de cette appréciation, on a coutume de dire que le droit du travail est un droit instable, mouvant. Effectivement, c’est un droit qui s’est construit par stratifications successives, qui n’obéissent pas à une conception parfaitement cohérente des relations de travail, même s’il existe des lignes de force de la matière.
Quelles sont les différentes étapes qui ont marqué la construction du droit du travail depuis ses origines ?
Il faut indiquer immédiatement que deux grandes phases se sont succédées.
La première phase marque le passage d’un libéralisme absolu à un début d’interventionnisme de l’Etat (Révolution Française au seuil de la Troisième République).
La seconde phase se caractérise par l’entrée en scène du législateur dans les relations de travail, avec