Aurore

par

AVANT-PROPOS

Nietzsche commence par décrire le philosophe comme « un homme souterrain », « un homme qui perce, creuse et ronge. » Solitaire dans cette tâche plus qu’ardue, il se propose de faire les deux choses suivantes : « saper une vieille confiance, sur quoi, depuis quelques milliers d’années, nous autres philosophes, nous avons l’habitude de construire, comme sur le terrain le plus solide » et  « construire toujours à nouveau, quoique jusqu’à présent chaque construction se soit effondrée ».

En premier lieu, il souhaite détruire notre « confiance en la morale », qui, d’après lui, est le seul concept qu’on n’ait jamais profondément questionné. Nietzsche s’en prend explicitement aux Lumières, en particulier à Kant et Rousseau, deux penseurs qui croyaient en un progrès moral à l’œuvre sur le long terme, et les qualifie d’exaltés. Nietzsche postule, au contraire, « l’autosuppression de la morale ». Pour clore son avant-propos, il définit la philosophie comme un art de la lenteur. La lenteur permet à la fois de choisir les bons mots lors de l’écriture et de bien recevoir ces mots lors de la lecture.

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