Chéri

par

Liberté et convention sociales

De par le métier qu’elle a choisi, Léa s’est mise en marge de ce qu’il est convenu d’appeler la bonne société. Il n’a donc jamais été question pour elle de suivre les codes sociaux en vigueur. Point de corset social pour elle, mais une vie pragmatique et hédoniste. Léa et ses amies ne piétinent pas la morale bourgeoise en vigueur à leur époque : elles l’ignorent. Elles cueillent les fruits de la vie et y mordent à pleines dents. Cela va loin, puisque leur quête de plaisir mène aussi à se mettre ouvertement en ménage avec des hommes plus jeunes qu’elles de plusieurs décennies. Mais n’est-ce pas là une revanche prise sur leur jeunesse ? Ne se sont-elles pas données à des hommes riches mais plus âgés, bien plus âgées que les jeunes femmes qu’elles étaient à l’époque ? Et qui s’en offusquait alors ? L’hypocrite société bourgeoise de la Troisième République s’accommodait fort bien de cet état de choses. Les femmes que décrit Colette dans Chéri sont scandaleuses, mais elles sont libres et indépendantes. Elles ne connaissent et ne suivent que les lois qu’elles ont elles-mêmes écrites, et qu’importent

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