Hamlet

par

La vengeance est un plat qui se mange froid

La question morale soulevée par le débat sur le fantôme n’est guère la seule. Toute la pièce repose sur la question de la moralité de la vengeance elle-même, question fortement débattue et élément de base du théâtre élisabéthain et jacobin, où les tragédies dites « de revanche » forment un genre à part dont Hamlet n’est que l’exemple majeur.

La tragédie en revanche est axée sur un dilemme moral. D’une part, le personnage principal, soit l’héritier d’un meurtrier ou quelqu’un qui a été malmené, se retrouve dans l’obligation morale de prendre sa vengeance sur quelqu’un, souvent sur une impulsion surnaturelle. Il doit donc mettre en œuvre la loi du talion. Mais ce désir, pour ne pas dire ce besoin, se heurte à la moralité publique. L’objet de la revanche est en général dans une position fort supérieure à celle du vengeur. Prendre sa revanche implique de briser la loi. Il y a donc divergence entre justice et loi. Dans une culture chrétienne, le dilemme s’en retrouve accentué, car la Bible affirme : « La vengeance est mienne ; je la rendrai, dit le Seigneur » (Romains 12, 19). C

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