La nouvelle Le Horla de Guy de Maupassant existe en deux versions, parues consécutivement en 1886 et 1887. Toutes deux traitent du même sujet : la lente possession de l’esprit du protagoniste par une entité dont la nature reste mystérieuse. La première version présente l’interrogatoire d’un patient par un médecin devant des confrères, la seconde est rédigée par un narrateur unique, protagoniste malheureux et victime de la même possession. Le lecteur rencontre à chaque fois les mêmes questionnements : assiste-t-on à l’apparition d’un être nouveau et supérieur, ou le patient-narrateur glisse-t-il vers la folie ? La seconde version, ici à l’étude, possède en outre une dimension fantastique qui met l’accent sur la terreur vécue par le narrateur.
Le Horla occupe une des premières places parmi les contes et nouvelles de Maupassant, en raison de sa narration et des interprétations possibles du récit : en effet, le lecteur peut y voir une description de la lente dérive de l’esprit de l’écrivain, lui-même touché par les premiers effets de la folie qui allait l’emporter.
Après la présentation des personn