Manon Lescaut

par

Le mélange des genres et des registres

Derrière l’apparence d’un romantisme exacerbé orné d’un registre lexical précieux, le roman est ponctué de détails ironiques et réalistes qui permettent à l’abbé Prévost de mener à bien son dessein moralisateur.

À première vue, les personnages semblent idéalisés et pleins de vertus, surtout au début du roman : « Ma belle inconnue savait bien qu’on n’est point trompeur à mon âge ; elle me confessa que, si je voyais quelque jour à la pouvoir mettre en liberté, elle croirait m’être redevable de quelque chose de plus cher que la vie. » Cependant, les qualités des deux protagonistes sont aussi exagérées que les vices d’autres personnages tel le frère Lescaut qui « ne s’était réconcilié avec [sa sœur] que dans l’espérance de tirer parti de sa mauvaise conduite. » On apprécie particulièrement le ton délicat et le vocabulaire précieux du récit qui met en scène des comportements libertins, ainsi que les nombreuses hyperboles propres à la littérature de l’époque telles que l’épithète « mille » (« amitiés », « railleries ») qui donnent à l’œuvre un ton épique.

Peu à peu, le lecteur

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