L’épouse de Raboliot est patiente, aimante, douce, tendre, elle semble l’épouse idéale. Cependant, un monde la sépare de son mari, qu’elle aime profondément et qui l’aime en retour. Elle aspire à une vie paisible, sans heurts ; elle aime à lire, à rêver. Elle supplie Raboliot de cesser de braconner : « Ne le fais plus, mon chéri. Pour les petits, pour moi, qui serai tant heureuse, ne le fais plus » – en vain. Autant demander à Raboliot de se couper un membre. Bien qu’amoureux, il lui reproche « cette faiblesse aimante qui ne sait que pleurer ».
Sandrine élève seule leurs trois enfants puisque son mari court toujours par monts et par vaux. Elle est abandonnée par lui quand les gendarmes se lancent à ses trousses. Sous des dehors larmoyants, c’est une femme courageuse qui fait face à ses responsabilités, elle, contrairement à son mari qui agit pour lui-même, en égoïste. Elle est malheureuse, et les quelques étreintes que connaît le couple ne suffisent pas à la faire sourire. Ne dit-elle pas à son mari : « Ah ! Raboliot, mauvais diable, c’est sûr que tu me porteras en terre ! ».