Noumène

bien que réelles en elles-mêmes, nous restent inconnues. » En d'autres termes, s'il existe des vérités qui dépassent le savoir, nous ne sommes pas en mesure de les connaître. Pour Kant, nous ne sommes capables que de connaître des phénomènes et les noumènes restent à nos yeux un mystère. Dans son Cours de philosophie positive, Comte admet des théories de l'esprit qui permettraient de retenir des phénomènes et qui sont extérieurs à l'expérience. Il explique que si nous ne rattachions pas les phénomènes

renvoie étymologiquement au grec krinein, qui signifiait juger une affaire (au sens juridique). La raison organisera donc un procès de ses propres prétentions, « dogmatiques », à connaître des objets situés par delà l’expérience, appelés par Kant noumènes (par contraste avec les phénomènes). Bien que restrictive, cette tâche permet aussi, en limitant le savoir et en départageant clairement le champ du savoir et celui de la croyance (spéculation), de mettre en sûreté tous les acquis du savoir contre

produit ces images et les coordonne pour nous donner l’illusion d’une réalité externe. Même si les choses existent indépendamment, on peut penser ou admettre que l’on ne puisse connaître que l’image des choses (ou phénomènes), et non les choses (noumènes). En effet, si la perception sensible a pour cadres des «intuitions pures a priori», comme l’avance Kant, nous ne pouvons alors connaître que les phénomènes, et non les choses en soi car elles sont transcendantes. Au lieu de se méfier des images

renvoie étymologiquement au grec krinein, qui signifiait juger une affaire (au sens juridique). La raison organisera donc un procès de ses propres prétentions, « dogmatiques », à connaître des objets situés par delà l’expérience, appelés par Kant noumènes (par contraste avec les phénomènes). Bien que restrictive, cette tâche permet aussi, en limitant le savoir et en départageant clairement le champ du savoir et celui de la croyance, de mettre en sûreté tous les acquis du savoir contre les attaques

conditionnées par notre raison : l'arbre que je vois n'est pas l'arbre en soi mais l'arbre tel qu'il m'apparait, produit de la combinaison de ma sensibilité et de mon entendement, ce que KANT appellera un phénomène par opposition à la chose en soi ou noumène. SCHOPENHAUER disait que le monde était avant tout « ma représentation » : il n'est pas objectif, donné, neutre c'est-à-dire présentation mais re-présentation, présentation à nouveau, et en partie produit par moi-même. Dans ce cas la conclusion qu'on

autrement dit, le réel ne peut se donner à nous si on ne lui appose pas une structure qui le rende familier. Le monde, qui est donc “la totalité des phénomènes” (Antinomie de la raison pure), ne donne pas pour autant à voir le réel, c’est-à-dire les noumènes : la réalité nous dépasse et ne peut nous être donnée au-delà des structures de notre entendement. C’est donc dire que l’ordre du monde est purement relatif au sujet : il est bien ce que Flaubert nomme “une conjuration du monde” dans Madame Bovary

aux arguments empiriques en faveur du déterminisme universel, tirés de la prolongation indéfinie de la série des causes et des effets; après avoir montré que le déterminisme phénoménal n'exclut pas la liberté nouménale, affirma cette liberté du moi-noumène, comme une exigence (postulat) de la raison pratique. - Une invitation à réfléchir sur la liberté... (Graffiti de Misstic, sur un mur du Ve arrondissement de Paris). Fichte fit de cette vue kantienne le point de départ de son idéalisme

divers qui ne serait pourtant pas représenté comme tel si l’esprit ne distinguait pas le temps dans la série des impressions qui se succèdent ». Je ne peux donc pas me connaître « tel que je suis devant l’entendement » (l.17), c’est à dire comme noumène, puisque les concepts sont soumis aux formes de l’intuition. Cependant, pour que les objets soient pensés, connus, ils doivent être synthétisés dans l’entendement car « la liaison n’est pas dans les objets » (B.134). Le « Moi qui s’intuitionne lui-même »

pas connaissable. Il est des domaines où je ne peux rien démontrer précisément parce que je peux démontrer aussi bien la thèse que l’antithèse. C’est le cas des réalités situées au-delà de l’expérience, ce qu’on nomme les réalités métaphysiques ou noumènes. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant montre qu’au moins quatre propositions restent ainsi indécidables : y a-til ou non une origine dans le temps et une limitation dans l’espace du monde ? La substance est-elle ou non divisible à l’infini ?

difficultés que rencontre cette distinction. Premièrement, la possibilité pour notre sensibilité d’être affectée par les choses en soi (cf., deuxième page de l’Esthétique) implique la possibilité d’un rapport de causalité entre les phénomènes et les noumènes ; or un tel rapport de causalité n’est possible qu’à condition que les choses en soi aussi bien que les phénomènes existent dans le temps, ce qui est contraire à la définition des choses en soi (contradiction). C’est sous une forme particulière le