Subjectivité Chez Proust

train de regarder Mme Arnoux (tous les passages sur les sentiments et les émotions qui envahissent Frédéric lors de cette contemplation) le trucage narratif : le narrateur regarde aussi Frédéric en train de regarder. Ce trucage narratif est récurrent chez Flaubert, et traduit l’adhésion jamais réalisée entre l’auteur et le personnage. Etudier la structure du texte à partir de ce dédoublement du regard, et donc de la voix. B/ La sidération l’éclat, la lumière, le silence : le « numineux ». Cf. le dernier

l’existence Sartre renverse la perspective classique depuis Platon, qui défend une approche essentialiste : l’essence précède l’existence, la philosophie se doit ainsi chez les Grecs et leurs successeurs d’étudier l’Etre. Ainsi, dans la République de Platon, l’existence n’est qu’un mode secondaire, dérivé de l’Etre. Ek-sistere, chez Sartre, signifie se projeter hors de soi. L’homme existe en ce qu’il n’est rien de défini, il devient ce qu’il a décidé d’être. L’homme crée son existence en se choisissant

vides. Ce mélange du tragique métaphysique et de l'humour dans la dérision et la déstructuration du langage et de la forme théâtrale (pas de scènes, actes très longs, didascalies abondantes) se retrouve chez Eugène Ionesco (La cantatrice chauve, 1950 - Les Chaises - La Leçon - 1951) et plus encore chez Samuel Beckett (En attendant Godot, 1953 - Fin de partie, 1957). Ajoutons quelques noms d'aujourd'hui qui montrent que le texte de théâtre demeure vivant à côté des expériences dramaturgiques des metteurs

livre par exemple) est au milieu, l’écrivain l’a écrit, le lecteur le lit et l’interprète. B. Selon Proust « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.» Cette citation est très mystérieuse. Pour ses lecteurs, les sept tomes de La Recherche du Temps Perdu constituent un reflet fidèle de la vie de l’auteur. Car Proust ne s’arrête pas aux détails factuels, il décrit minutieusement chaque situation, chaque rencontre, chaque

sa parution → littérature = force qui a des effets psychiques et physiques violents. HANS ROBERT JAUSS (théoricien de la littérature), Pour une esthétique de la réception, 1966, l’œuvre littéraire tire sa force du bouleversement qu’elle provoque chez le lecteur. ROLAND BARTHES, Sollers écrivain(1979) : la lutte de l’écrivain passe avant tout au niveau de la forme et non pas au niveau du message. THÉOPHILE GAUTIER, dans sa « Préface » à Mademoiselle de Maupin définit l’art pour l’art :

voir c o m m e n t et pourquoi un de ces points de vue est vrai. Souvent le point de vue n'a pas d'auteur : il est proposé c o m m e une vérité intemporelle ; parfois on désigne son auteur. Voici trois exemples : Le thème du fleuve est métaphorique chez Jacques Poulin. Montrer. • Si Trente arpents intègre le thème de la descente, Bonheur d'occasion, à sa manière, amorce celui de la remontée. Faire voir. • Boris Vian a déjà dit d'une de ses œuvres : « Cette histoire est vraie puisque je l'ai inventée

stockage dans une base de données est également interdit. arts et politiques c. n. coutinho, Lukács et la littérature du XXe siècle luKáCs et la littérature du xxe sièCle par Carlos Nelson COUTINhO 36 _ 1. C. N. Coutinho, Lukács, Proust e Kafka. Literatura e sociedade no século XX, Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 2005. 2. G. Lukács, Estetica, turim, Einaudi, 1970, 2 vol., pp. 745-747 et 749. L’édition allemande originale (Ästhetik, Neuwied-Berlin, Luchterand) date de 1963

ce qui s’y passe, absolument tout, sans exception, sans aucune inconnue. La seule manière d’être exhaustif, de tout dire, c’est de délimiter clairement un champ d’investigation. C’est rassurant. C’est la seule manière aussi d’habiter le monde : être chez soi, coupé du reste. Dans Fin de partie, Hamm s’identifie aussi à sa maison (p. 23, p. 53, p. 56), appelée « refuge » (p. 92), et ses angoisses sont provoquées par ce qui pourrait venir de l’extérieur (p. 47, par exemple). Les textes en prose éclairent

l’autoportrait comme manifestation sensible de la pensée de l’artiste, le tableau comme chose symbolisant sa pensée. b) L’art, réconciliation avec la vie Nietzsche reprend l’idée d’un art spirituel, mais en y ajoutant une interprétation toute singulière. Chez Hegel, en effet, si l’art est idée rendue sensible, alors que a philosophie donne accès à l’idée pure, débarrassée du sensible, il y a donc une hiérarchie. L’art serait une façon nécessaire mais imparfaite encore de cheminer vers la pure pensée que

dans un désert que parmi ceux qui pensent ne nous connaître que trop. Nous sommes donc seuls, seuls face à nous-mêmes, seuls parmi les autres, incompris et malheureux. C’est d’ailleurs l’expérience la plus constante qui se trouve si fortement exprimée chez Rousseau par exemple. Comme il le faisait dire à Saint-Preux, nous avons alors envie de dire : « J’entre avec une secrète horreur dans ce vaste monde. Ce chaos ne m’offre qu’une solitude affreuse, où règne un morne silence. Mon âme à la presse cherche