Droit
Colloque International
ÉTAT ET REGULATION SOCIALE
COMMENT PENSER LA COHERENCE DE L’INTERVENTION PUBLIQUE ?
11, 12 et 13 septembre 2006 Institut National d’Histoire de l’Art 2 rue Vivienne – 75002 Paris
L’action publique face aux « débordements » du social au Maroc
Décharge et métamorphoses d’un « État social » ?
Myriam CATUSSE
L’Action publique face aux « débordements » du social au Maroc : décharge et métamorphoses d’un « État social » ?
Myriam CATUSSE1
Résumé : Depuis une petite décennie le Maroc est le théâtre d’une réforme d’ampleur des outils de régulation du marché de l’emploi et des cadres et dispositifs de protection sociale qui accompagnent « l’ajustement structurel » et la privatisation de services publics. Dans ce contexte à la fois singulier et paradigmatique, les « métamorphoses » de l’action publique combinent assistanat et protection bismarkienne. Le paradoxal mode de régulation qui se dessine (par le « moins d’État » et/ou par le « retour de l’État » ?) engage à questionner in situ les enjeux du déploiement d’un « État social ». 1. INTRODUCTION Après les années de l’ « ajustement structurel » de son économie, encadré par le fonds monétaire international et la banque mondiale (1983-1992), celles de la « mise à niveau » pour s’adapter aux contraintes et exigences de l’intégration à une zone de libre-échange euro-méditerranéenne à l’horizon de 2010 – puis à une zone de libre-échange avec les États-Unis (accords de 2003) – le Maroc de ces dernières années est le théâtre d'une prise de conscience publique et politique d'un problème « social » (d’une « question sociale » ?) : d'une part, délaissé les deux décennies précédentes au profit d'impératifs économiques, le « social » devient l’objet de préoccupations collectives, énoncées par des acteurs pluriels, en articulation avec la définition d’intérêts collectifs ou de solidarités variées ; d'autre part, la création de nouvelles institutions ou formes de prise en