Commentaire Combin Art 11 Et 89 De La C
« Les acquis de la Vème République méritent de ne pas être remis en cause mais cela ne signifie pas que chacun de ces éléments doive être gravé dans l'airain. Le temps qui passe, les situations qui changent, l'expérience qui enseigne sont autant de causes qui peuvent justifier çà et là des retouches, voire, franchement, des réformes ». (Guy Carcassonne) Cette citation met en évidence la nécessité des révisions constitutionnelles du fait des évolutions de la société. D’une manière générale, la Constitution peut se définir au sens matériel comme l’ensemble des règles juridiques écrites ou coutumières qui déterminent la forme de l’Etat, l’organisation de ses institutions, le fonctionnement des pouvoirs publics, la dévolution et les conditions d’exercice de ce pouvoir. Plus précisément, elle est le texte juridique qui détermine les compétences des plus hautes autorités de l’Etat chargées d’exercer le pouvoir politique ainsi que les relations qu’elles entretiennent entre elles. C’est pour cette raison qu’au sens formel, la Constitution peut se définir comme « le statut juridique du pouvoir de l’Etat ». En outre, elle est considérée comme la « norme juridique suprême de l’Etat » (Hans Kelsen). La Constitution doit donc être respecter par toutes les autres règles que ce soit les règles législatives, les normes règlementaires ou même la jurisprudence. En France, nous sommes en présence d’une Constitution rigide puisque sa modification obéit à une procédure plus solennelle que la procédure législative ordinaire. Par opposition, une Constitution est dite souple si elle peut être révisée dans des conditions identiques ou proches de la procédure législative ordinaire. La Constitution se présente donc par définition comme une œuvre durable. Il convient cependant qu’elle évolue avec la société, donc qu'elle doive subir des révisions, c’est-à-dire des modifications par le titulaire du pouvoir constituant