Justine ou les Malheurs de la vertu

par

Un roman exemplaire

Sade donne à l’histoire de Justine la forme d’un roman exemplaire, avec comme cadre la vie de sa sœur Juliette et, dans les deux premières versions, le repentir de celle-ci. Nous avons vu déjà les questions soulevées par ce cadre, mais le choix de cette forme, et les autres contextes dans lesquels peuvent se placer l’œuvre de Sade, méritent qu’on s’y penche davantage.

Le roman exemplaire se donne comme mission d’illustrer une morale, et donc d’enseigner la bonne conduite ; d’une certaine façon ce sont des paraboles allongées. La forme perdurera, et l’idée qui la sous-tend existe encore, se retrouvant à chaque fois qu’on se plaint d’un récit qui semble ne vouloir inculquer aucune morale. On retrouve souvent le roman exemplaire sur les bibliothèques de livres pour les jeunes, mais au XVIIIème siècle il n’y est guère restreint. Les livres les plus scandaleux de l’époque sont ceux qui ne sont justement pas exemplaires : Manon Lescaut, Les liaisons dangereuses sont deux exemples de livres qui font scandale pour ne pas condamner le comportement de leurs protagonistes.

« Il est cruel sans doute

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