Justine ou les Malheurs de la vertu

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Un roman philosophique

Sade prend l’idée de la vertueuse qui se refuse au mal (évoquée dans Pamela ou la vertu récompensée de Richardson) et s’en moque vicieusement : dans le monde réel, ou du moins le monde sadien, une telle créature ne connaîtrait que le malheur. Malgré ce qu’en dit la conclusion et le retour à la vertu de Mme de Lorsange, la dimension exemplaire de Justine pousse dans le sens opposé, affirmant que pour vivre une vie heureuse il faut au moins un peu se plier au vice. Dans La Nouvelle Justine Sade l’affirmera aussi clairement qu’il le peut, en enlevant la dimension de la morale commune et faisant de son récit un véritable roman exemplaire prêchant le vice. Dans les deux premières versions il est au moins possible d’imaginer une récompense céleste pour Justine, mais cette consolation est niée dans La Nouvelle Justine, et surtout à la toute fin de Juliette, où Justine est frappée par la foudre non pas par hasard mais ayant été mise à la porte au cours d’un orage en espérant qu’elle subisse cette mort, et où sa mort est prise non pas comme un avertissement du ciel pour Juliette mais comme la juste

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