Justine ou les Malheurs de la vertu

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Une satire révolutionnaire

Un dernier point à relever est le contexte révolutionnaire dans lequel écrit Sade. Paradoxe comme on n’en trouve que dans de tels soulèvements, Sade est un aristocrate libéré par la Révolution, aristocrate qui niera son ascendance pour survivre mais qui sera trop libéral pour la dictature puritaine de Robespierre et ne survivra que grâce à une erreur bureaucratique ; ses œuvres seront trop extrêmes même pour les révolutionnaires.

Il y a de ce paradoxe dans ses romans aussi. Car tout en étant aristocrate lui-même, Sade ne présente presque que des aristocrates monstrueux, à l’exception presque de M. de Corville, qui disparaît de La Nouvelle Justine. Admettons que son portrait de la bourgeoisie et des mendiants n’est pas plus reluisant, mais ce sont surtout ses aristocrates qui exposent sa philosophie avec d’interminables longueurs. Dans un monde révolutionnaire, cela aussi peut être vu comme un essai de faire passer l’éponge sur les aspects scandaleux du roman. Avec la tournure morale qui ramène Mme de Lorsange à la vertu ainsi qu’un tel portrait satirique de la noblesse, Sade peut se proclamer tou

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