La Curée

par

Renée Saccard

L’épouse d’Aristide a presque trente ans. C’est une femme superbe, que son mari couvre de bijoux et exhibe comme un trophée. Elle a épousé son mari à cause d’une sordide aventure : victime d’un viol quand elle a dix-sept ans, elle est enceinte et doit absolument se marier afin d’effacer ce qui est considéré, à son époque, comme une honte. Cette jeune victime, fille d’un père lugubre et élevée dans une institution religieuse, épouse donc le laid Aristide, bien plus âgé qu’elle.

Au début du roman, les époux ne font que se croiser. Ils n’ont pas de rapports conjugaux. Aristide la traite avec grande courtoisie mais la dépouille lentement de sa richesse personnelle, avec science et patience. Il étourdit la jeune femme par des largesses qui lui ferment les yeux, tandis qu’il la dépossède de ses biens et la rend complice de ses spéculations : « Elle était une associée, une complice sans le savoir. Un nouvel attelage, une toilette de deux mille écus, une complaisance pour quelque amant facilitèrent, décidèrent souvent ses plus heureuses affaires. » Renée s’ennuie dans sa vie de souveraine : elle a tout

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