Bergson Le Poète Est Ce Révélateur

esthétique : produire une émotion. L'art s'adresse à notre sensibilité, et tous les hommes partagent cette sensibilité, sinon il nous serait impossible de communiquer sur quoi que soit. L'art nous amène à découvrir de nouveaux rapports avec la réalité. Le poète, par exemple, donne la parole aux choses. Le dire poétique n'est pas un dire quelconque. Il retourne les mots vers leur sens originel, primitif. L'œuvre d'art révèle la sympathie qui existe entre le monde et chacun d'entre nous. Elle s'adresse à tous

monde, l’habitude que nous avons de regarder les choses en fonction de leur usage ou de leur sens nous éloigne de ce qu’elles sont en elle-même. Le regard de l’artiste nous restitue donc non l’apparence superficielle des choses mais leur essence. Bergson confirme cette idée dans La pensée et le mouvant « A quoi vise l'art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ?Au fur et à mesure

révèle les choses telles quelles le sont réellement. Dans La perception du Changement, philosophe Henri Bergson (1859-1941) commente sur les fonctions de l’art. Il nous indique justement que l’art sert a dévoiler les choses qui “ne frappent pas explicitement notre conscience”: ces objets quotidiens que notre regard habitue couvre d’une sorte de patine et que nous remarquons donc plus. Bergson explicite l'idée que les artistes, a travers leurs oeuvres, poésie, romans, peinture, font ressortir en nous

politiques, sociales ou morales et aussi dénonciateur et critique. Il tend toujours à trouver un équilibre entre le réel et l'irréel, l'abstrait et le concret et devient le témoin des actions et du comportement de l'homme. Il est, tel un médium, révélateur clairvoyant de ce que nous sommes, de notre propre vie et nous aide ainsi à guider nos goûts et nos envies. Pourquoi les artistes cherchent-ils à dévoiler ce qui est caché en nous ? Autrement dit, dans quel but se permettent-ils de nous mettre volontairement

langage. Il arrive toutefois, dans certaines circonstances, que ce que nous disons ne corresponde pas à ce que nous pensons réellement : incapacité à bien formuler sa pensée, difficulté à transmettre les nuances de la pensée, ou encore lapsus révélateurs, balbutiements et autres problèmes d'élocution qui viennent « brouiller le message ». Il est également courant de trahir la pensée des autres ou d'être victime d'une trahison de sa pensée par autrui. Ainsi le langage trahit-il quelquefois la pensée

pouvoir de convocation des mots, qui deviennent révélateurs d’un monde qui est en nous et qui nous dévoile. Il ne s’agit pas d’une forme d’autarcie esthétique. Interroger la langue et les mots c’est mettre en évidence le mystère de notre présence au monde. La poésie est une langue qui ne vise peut être pas moins à l’efficacité, mais elle dit notre rapport au monde autrement. (cf. : « j’inventerai la couleur des voyelles » écrit Rimbaud). Si le poète Paul Eluard s’est permis d’écrire que « la Terre

L'artiste ayant un autre regard sur le monde et l'homme, un regard désintéressé, non guidé par le souci de connaître, est capable de voir véritablement ( avec son corps et ses yeux) ce qui s'offre à lui. La réalité ne lui apparaît plus voilée, dira Bergson, pour qui la volonté naturelle et utilitaire de capturer le réel nous empêche de le saisir dans sa particularité et sa singularité. L'artiste est donc capable de nous ouvrir les yeux et de nous révéler une certaine vérité qui nous échappait sous nos

moments de vie, le plus justement possible. En outre, l'artiste s'attarde sur chaque détail dans toutes les pratiques artistiques existantes. Le peintre tente de représenter au mieux la lumière et les couleurs à travers ses toiles, tout comme le poète qui cherche le mot le plus juste afin de retranscrire ses sentiments. Par exemple, le mouvement impressionniste est un mouvement artistique cherchant à reproduire le monde de la plus belle façon et par les techniques les plus développées. Le peintre

radioactivité. Marie Curie crée en 1909 l'Institut du Radium et reçoit le prix Nobel de chimie en 1911. Les cadres du rationalisme étroit sont contestés par les recherches de Charcot sur l'hystérie et celles de Freud sur l'inconscient. La philosophie de Bergson qui dans L'Évolution créatrice (1907) oppose à la science mécaniste l'intuition de l'intériorité de la vie renforce le mouvement de défiance vis-à-vis de l'entendement. Mais cette « Belle Époque » danse sans le savoir sur une poudrière, au son du

(l'épistémè foucaldienne). La primauté du sujet et la question de la subjectivité (centrale dans le rapport à l'être pour les symbolistes) trouvent des échos aussi bien dans des travaux touchant à la médecine (avec Freud) ou en philosophie (avec Bergson). Enfin, une troisième lecture se concentrant plus spécifiquement sur les formes de l'écriture permet un autre accès possible à ce mouvement. Le symbolisme est avant tout un acte de rupture avec l'académisme et les traditions qui le précèdent. La