Bororos

classifications de l’univers diffèrent radicalement, au premier abord, de celles que l’Occident a toujours considérées comme les seules possibles et les seules rationnelles. En témoigne l’exemple célèbre relaté en 1894 par Von den Steinen et concernant les Bororo du Brésil. Ceux-ci disaient: «Nous sommes des Arara», énoncé dans lequel l’anthropologie d’alors voyait une ignorance insigne des lois élémentaires du sens commun occidental. Les analyses ethnologiques de l’identité sont, en effet, indissociables

point de départ la mythologie des Pueblos nord-américains, qu’il a étudiée dans le cadre de ses séminaires des années 1951 à 1954; mais celle-ci lui paraît “trop close, trop refermée sur elle-même”, et son choix s’est arrêté en définitive sur le récit bororo du “dénicheur d’oiseau”, qu’il a étudié en 1957-1958, et qui l’introduit immédiatement au cœur de la question. On y apprend comment les hommes ont conclu une alliance avec le jaguar, maître du feu et donc de la cuisson des aliments – figure et indice

multiplicité d’anthropologies, presque autant que d’anthropologues. Cela tient d’abord à la nature variée des domaines géographiques considérés. Ainsi Lewis Henry MORGAN s’est-il intéressé aux Iroquois, Margaret MEAD aux Samoa (3), Claude LEVI--STRAUSS aux Bororo, Clifford GEERTZ à Bali, Gérard ALTHABE à Madagascar (4), Maurice GODELIER aux Baruya, Edward Evan EVANSPRITCHARD aux Nuer, Bronislaw MALINOWSKI aux îles Trobriand etc. … et y ont attaché leur nom. La spécificité des terrains, des aires culturelles

injuste. Dans le cas de l'histoire, je suis bien obligé de faire confiance à l'historien qui lui-même accorde du crédit aux témoignages qu'il a recueillis. Nous faisons confiance à Claude Lévi-Strauss témoignant de ce qu'il a vu chez les indiens Bororos du Brésil dans son ouvrage Tristes Tropiques. Ne pas le croire tant que nous n'avons pas vérifié nous-mêmes nous interdit de parler de ce dont on n'aura jamais l'expérience. Mais il y a une autre raison pour se fier aux dires d'autrui. Kant énonce

produire un effet de réel Compétences : C1, C2, C3 Notions - clés :  L'esthétique de jeu : jeux de langage  Les rituels du jeu Support(s) :  Pages 13/14 « Illico… jardins »  Lévi-Strauss Tristes Tropiques, extrait des coutumes des Bororo  Interview de Kerangal sur la façon d’écrire (La Grande Librairie, mai 2021) ET/OU  Interview de Kerangal : « Avoir foi dans la fiction » (NRP, septembre 2012)  Interview réalisatrice/acteurs : https://vl-media.fr/entretien-equipe-corniche-kennedy/

smell-conscious people, autrement dit les peuples accordant une grande importance aux odeurs dans leur appréhension de l’environnement et dans leur vie spirituelle (Kapsiki du Cameroun, Serer Ndut du Sénégal, Desana de Colombie, Indiens suya et bororo du Brésil). Ces peuples ont développé des taxonomies olfactives regroupant derrière un même terme des entités olfactives souvent très différentes. Ainsi, pour les Serer Ndut, le terme générique rotten désigne l’odeur de cadavre, de cochon, de canard

de professeur de sociologie à l'Université de São Paulo. C. Lévi-Strauss, qui occupait ce poste depuis 1935, s'intéressait particulièrement aux indiens d'Amazonie. Il démissionna donc fin 1937 pour aller étudier des ethnies indiennes (Nambikwara et Bororo), rentrer en France et publier ses travaux. La guerre de 1939/40 et l'invasion allemande le feront émigrer aux États Unis. R. Bastide est pressenti pour remplacer C. Lévi-Strauss. Les autorités universitaires brésiliennes souhaitent un enseignement

COMBARNOUS – 6 octobre 2009 Académie des Sciences – Michel COMBARNOUS – 6 octobre 2009 Claude Levi-Strauss (28-11-1908 – 30-10-2009) • Anthropologue, auteur de « Tristes tropiques », • Séjour au Brésil, de 1935 à 1939, chez les indiens Caduevo, Bororo et Nambikwara (il existait encore des populations complètement isolées), • L’un de ses derniers entretiens (*), Le Monde, 2005 : « Quand je suis né, il y avait environ 1,5 milliard d’hommes sur Terre, quand j’étais au cœur de ma vie professionnelle

de Pierre Monbeig et Fernand Braudel, membres de la mission française, pour se maintenir à son poste. Puis il effectue avec sa femme, Dina Dreyfus, une recherche pour le Musée de l’Homme qui le conduit dans le Mato Grosso à la rencontre des indiens Bororo et Caduveo, dont les conclusions seront soigneusement archivées dans ses Tristes Tropiques (1955). Nul enseignement universitaire ne lui confère son titre d’ethnologue, autre que ces articles (attirant notamment l’attention de Robert Lowie), ses collections

| |Boranas | |borana |Kenya, Éthiopie, Somalie |ou Boran, Borena | |Bororo ou Wodaabe |Hamités, sous groupe | |sud Niger, nord du Nigeria, nord-est du |éleveurs nomades et marchands | | |Fulani