Conatus

important maintenant de faire le lien entre désir, conscience et raison. Nous avons vu dans la première partie que les désirs, propres à l'être humain étaient consciemment orientés, qu'ils étaient pensés. C'est ce que définit Spinoza dans le « Conatus » ou effort de l'être. « De par son être, chaque chose s'efforce de persévérer dans son être ». Autrement dit l'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et

corrélatif de la puissance de sa nature14. Les « lois naturelles » n'empêchent donc que ce qui est « non-exécutable » ou « non-désirable » (Traité théologico-politique, ci-après TTP, IV). Puisque toute chose s'efforce de « persévérer dans son être » (conatus), il s'agit d'en prendre connaissance afin de mieux s'y employer. Le moyen d'y parvenir réside essentiellement dans la raison et dans l'amour de Dieu, c'est-à-dire de la Nature (Deus sive Natura). La liberté consiste ainsi dans la connaissance adéquate

philosophique qui fait de lui le père du rationalisme et du panthéisme. Pour Spinoza, Dieu est l'univers. A partir de là, Spinoza étaye sa théorie en développant les concepts de substance (à laquelle il reconnaît des attributs et des modes), d'essence, de conatus, d'autocausalité, d'autodétermination... Sa pensée ne sera reconnue qu'après sa mort, et elle inspirera moult philosophes, tels que Diderot, Hegel, Marx, Nietzsche, ou encore Bergson. Spinoza est considéré comme l'une des figures les plus importantes

en réalité, nous ne désirons pas ce qui est bien, mais c’est parce que nous désirons une chose qu’elle nous paraît bonne. C’est le désir qui créée la valeur. Tous nos désirs ne sont que des aspects du désir fondamental de ce qui nous est utile (le conatus, ou effort pour persévérer dans son être (se conserver et s’épanouir, gagner en force). Nous désirons ce que veut autrui, parce que fondamentalement nous voulons être reconnu par lui (c’est-à-dire considéré à notre juste valeur). LA ROCHEFOUCAULD :

de les gouverner, peut maintenir le droit et garantir la paix. Il refuse donc le pouvoir de droit divin. En matière de morale, Hobbes pense que l'homme doit agir selon les lois d'un "égoïsme utilitaire" qui découle de l'instinct de conservation (conatus) et de domination. Sa philosophie naturaliste construite à partir de la sensation, est inséparable de la science, notamment celle du corps humain. Pour lui, l'expérience est la seule base de toute connaissance. Sa pensée rationaliste, matérialiste

combler des besoins essentiels tels que la nourriture, la soif, la sexualité, la chaleur, et bien d’autres encore Le sujet peut il alors échapper à ses désirs ? Spinoza affirme rigoureusement le désir comme valeur positive, qu’il définit même comme Conatus. Le désir serait alors d’abord instinct de conservation de l’homme qui veut que tout soit mis en œuvre pour sa survie, qui rejoint alors la notion de « besoins » favorables à son existence. Caractéristique commune à celle de l’animal, qui lui n’est

cependant pas seulement malheur et souffrance et heureusement d’ailleurs. Bien souvent le désir est source positive. Selon Spinoza dans l’Ethique, le désir est l’essence de l’homme en tant que puissance d’affirmation et de création. Pour lui le désir est conatus, c'est-à-dire qu’il est déterminé à accomplir les choses qui servent à sa conservation. Le désir est effort tel qu’il est conscient. Le désir est la tendance à persévérer dans son être. Pour Spinoza le désir ne signifie pas un manque ou la recherche

nos déterminismes si l’on ne veut plus en pâtir. Pour Spinoza, le désir permet à l’homme de s’arracher à lui-même, autrement dit pour ek-sistere: exister. Le désir en tant que volonté est en effet une formidable puissance créatrice, appelée le “conatus”. Si l’origine du désir n’est que pulsion sexuelle selon Freud, il va suivre un processus dit de “sublimation” et se transformera ainsi au service de la création d’œuvres artistiques par exemple. Le désir est alors projet, il pousse l’homme à se projeter

une bête. Le désir est à la racine de toutes les passions et actions humaines et tous les désirs d’une même personne ne sont que les multiples expressions d’un même désir fondamental de vivre selon ses déterminations propres, ce que Spinoza nomme conatus (la force intérieure qui nous pousse à vivre selon nos déterminations propres, sans que cette force soi nécessairement consciente d’elle-même), qui est désir de se conserver et de persévérer dans son être, ou effort par lequel « toute chose » tend

tous les êtres de la nature sont limités et ne sont pas autosuffisants. Nous avons donc besoin d'autres choses que nous mêmes pour vivre, nous sommes donc dépendants de la nature. Tous les êtres vivant ont en commun ce que le philosophe appelle le "conatus", qui désigne l'effort de persévérer dans son être. Chez l'Homme, cet effort prend une forme consciente, c'est le désir et la volonté. C'est ce qui conduit Spinoza à dire que le désir est l'essence de l'Homme, car il caractérise alors ce dernier en