Démiurge

techniques et essaie de rattacher chaque description à ce que pourrait voir un homme, situé à un endroit et à une distance bien déterminées. Tout au long du texte, Robbe-Grillet rappelle qu’il s’agit d’un observateur-personnage et non pas d’un narrateur démiurge. C’est pourquoi il insiste sur le choix d’un angle de prise de vue, comme en témoignent les syntagmes ou propositions suivants : « impossible d’apercevoir depuis le pont, autre chose que la paroi… » (p.14), « On n’aperçoit pas la mer, pourtant toute

fabriqué par un artisan divin, le démiurge, à partir d’une matière préexistante, passablement rétive à la forme qu’on entend lui imposer. Le démiurge tente de donner forme à cette matière rebelle en contemplant les idées pures, principes et modèles de toute chose. Mais du fait de l’impropriété du matériau, ce qui est construit présente toujours de légères différences qui sont autant d’écarts par rapport à la forme parfaite, toujours visée et toujours manquée par le démiurge. Ainsi, l’incarnation

doivent régir cette organisation ne sont pas de nature immanente mais de nature transcendante (cf. théorie des idées chez Platon). Le lien peut être établi entre la théorie cosmologique de Platon et sa théorie politique. Au fondement de l’univers, le Démiurge, c’est-à-dire le dieu artisan ; comme tout artisan il s’inspire d’un modèle préalable et essaye à partir de là de fabriquer le meilleur des mondes possible. Sur le plan politique, le philosophe roi agit de manière similaire ; c’est l’idée de justice

a la forme humaine. Bien sûr cela va de soi! Mais attention, l’apparence est trompeuse. Il y a de nombreuses figures humaines qui ne sont pas des hommes. Des croyances, des institutions, des devoirs, des droits, des récompenses, des punitions¼ démiurges dont les pouvoirs ne sont jamais qu’empruntés aux humbles humains. Nous vivons au temps des enchanteurs, et l’intolérance en a beaucoup à son service. Pris dans ses filets, nous sommes convaincus que nous ne pouvons que la subir ou la pratiquer

recommencement (le titre l'annonce d'ailleurs très bien). En effet, en premier lieu, la création des personnages est comparée à la cosmogonie des dieux (création du monde par les dieux, et donc phénomène déjà produit) Dans les cosmogonies gnostiques les démiurges pétrissent un rouge Adam qui ne parvient pas à se mettre debout; aussi inhabile et rude que cet Adam de poussière était l'Adam de rêve que les nuits du magicien avait fabriqué. Par cette même citation, le magicien est comparé à un dieu créateur

questions rhétoriques adressées par le lecteur au narrateur :　 L.1 : « Comment s’étaient-ils rencontrés ? ». - Le narrateur répond avec une grande désinvolture  à ces questions et ne le prend pas au sérieux. Il provoque le lecteur. Auteur : Démiurge, dieux tout puissant, organise sa création comme il l’entend. Questions dernier paragraphe : provocatrices, interrogations sur les conventions romanesques + liberté créateur. Texte fait penser à une pièce de théâtre : les noms des personnages précèdent

d'elle-même : « à mon grén» (l.19), « à volonté » (l.20), « contre ma volonté « (l.34-35) « je les ai créés » (l.8-9), « je suis mon ouvrage » (l.9) : elle se présente comme une créatrice, de « principes » mais aussi d'êtres humains, tel un véritable démiurge → d'un certain côté elle est son propre Dieu. 2) L'esprit scientifique et rationnel. On retrouve le champ lexical de la pensée : « profonde réflexion » (l.7), « réfléchir » (l.12), « ma pensée » (l.33), « penser » (l41), « science » (l.52) Rien

lexical, celui du théâtre et de la comédie. Ainsi le « jeu » devient théâtral lorsqu’il se prépare à jouer une « comédie » au Parisien. On pourra interpréter cette référence comme une mise en abyme de la création littéraire. Grandet devient le créateur démiurge de sa pièce de théâtre, tirant les « fils » des personnages tout comme le romancier dans le passage exhibe l’artifice littéraire, son « plan » qui dévoile toutes les facettes de ses personnages (« Chacun tient par un fil à ces personnages qui s’attaquent

création. On remarque cependant que la création est rarement le fait de l’homme, mais le plus souvent de Dieu, d’une figure mythologique ou le produit d’un principe d’énergie ; rappelant le danger qu’il y a pour les êtres humains à vouloir se faire démiurge (ex : châtiment de Napoléon Ier, nécessite pour entendre le récit de création de l’Ennemie Mauvaise d’être mort dans le Rêve de Walt).

il entraîne le lecteur à travers un univers féerique et poétique aux confins du rêve et de la magie, dans une épopée qui n’en reste pas moins profondément humaine et humaniste. C’est pourquoi on peut dire que certains auteurs sont de véritables démiurges car ils sont les créateurs d’un monde que eux seuls animent : ils immergent le lecteur dans une réalité totalement distincte de ses référents. Ainsi, avec la science fiction et l’heroic fantasy, le roman affirme et assume sa fonctionnalité, allant