Le Juif errant

applications logique, mathématique, astronomique, physiologique, sociale, et ainsi de suite ; il y a même une application divinatoire, qui est d’ailleurs regardée comme une des plus inférieures de toutes, et dont la pratique est abandonnée aux jongleurs errants. Du reste, c’est là un caractère commun à toutes les doctrines traditionnelles que de contenir en elles-mêmes, dès l’origine, les possibilités de tous les développements concevables, y compris ceux d’une indéfinie variété de sciences dont l’Occident

demande le serment, à toi mon frère très précieux, et à ceux que je conduis, comme mystagogue, vers l'harmonie du ciel, jeté demande le serment au nom de l'enveloppe céleste du cercle aux douze signes, du Soleil, de la Lune et des cinq astres errants qui guident toute notre vie, par la Providence elle-même et la né- cessité sacrée, de garder tout cela en secret et de ne pas le trans- mettre aux ignorants, mais seulement à ceux qui sont dignes et qui peuvent le garder et répondre justement

la porte de sa chambre était ouverte lorsqu’il était descendu de son cabinet ; il n’avait donc pas eu à toucher le bouton. Il entra tout droit, la figure parfaitement calme, peut-être un peu plus résolue seulement qu’à l’ordinaire. Son regard, errant avec curiosité, tomba sur le lit : le couvre-pied était taché de sang, les draps avaient été déchirés... Kemp 169 n’avait pas remarqué tout cela en entrant la première fois, parce qu’il était allé directement à la toilette. D’autre part

au monde. Il se connaît en chevaux, en chapeaux, en tableaux. Toutes les femmes raffolent de lui. Il dépense toujours environ cent mille francs par an sans qu'on lui connaisse une seule propriété, ni un seul coupon de rente. Type de la chevalerie errante de nos salons, de nos boudoirs, de nos boulevards, espèce amphibie qui tient autant de l'homme que de la femme, le comte Maxime de Trailles est un être singulier, bon à tout et propre à rien, craint et méprisé, sachant et ignorant tout, aussi capable

traitait la phthisie par la ros solis; il usait à propos des feuilles du tithymale qui, arrachées par le bas, sont un purgatif, et, arrachées par le haut, sont un vomitif; il vous ôtait un mal de gorge au moyen de l'excroissance végétale dite oreille de juif; il savait quel est le jonc qui guérit le boeuf, et quelle est la menthe qui guérit le cheval; il était au fait des beautés et des bontés de l'herbe mandragore qui, personne ne l'ignore, est homme et femme. Il avait des recettes. Il guérissait les

traitait la phthisie par la ros solis; il usait à propos des feuilles du tithymale qui, arrachées par le bas, sont un purgatif, et, arrachées par le haut, sont un vomitif; il vous ôtait un mal de gorge au moyen de l'excroissance végétale dite oreille de juif; il savait quel est le jonc qui guérit le boeuf, et quelle est la menthe qui guérit le cheval; il était au fait des beautés et des bontés de l'herbe mandragore qui, personne ne l'ignore, est homme et femme. Il avait des recettes. Il guérissait les

phtisie , par la ros solis ; il usait à propos des feuilles du tithymale qui, arrachées par le bas, sont un purgatif, et, arrachées par le haut, sont un vomitif ; il vous ôtait un mal de gorge au moyen de l’excroissance végétale dite oreille de juif ; il savait quel est le jonc qui guérit le bœuf, et quelle est la menthe qui guérit le cheval ; il était au fait des 4 beautés et des bontés de l’herbe mandragore qui, personne ne l’ignore, est homme et femme. Il avait des recettes. Il guérissait

rochers du rivage), le tout voisinant dans une disparité qui en accentue le caractère de totalité inorganisée. Maldoror établit une comparaison entre ces chiens et lui-même, qui revêt une double fonction : d'une part, en se désignant comme un chien errant, il se donne explicitement à voir comme sauvage1 et possiblement anthropophage ; d'autre part, il se dédouble voire se fragmente, comme dépossédé, comme si la fureur exigeait du sujet qu'il en soit absent et déconstruit, et il met à distance en le

entassement. L'hiver est rude sur le plateau. Sélectionné par sa mémoire, le mot "rude" a franchi ses lèvres, donné sa coloration à un lâcher de souvenirs : la cuisinière à bois qui exhale sa mauvaise humeur en bouffées noires, les bandes de chiens errants, les pieds des détenus enveloppés dans de vieux 17 chiffons, le glapissement d'une hyène, et parce qu'il est nocturne, on le croit fou. Ses souvenirs rejoignent ceux de sa mère qui, pour avoir passé une enfance pauvre à Dijon, redoutait

conditionnements toute « vie » est faite. D’une noble lignée (« Je suis né gentilhomme »), Chateaubriand est fier du nom, du titre qu’il porte, mais à ces marques extérieures de filiation se borne son sens de l’héritage (l’auteur d’Atala se veut « chevalier errant ») : les ascendants 47 Jean-Marie Déguignet, Mémoires d’un paysan bas-breton, éd. établie par B. Rouz, Pocket, 2001, p. 25-26. Fritz Zorn, Mars (1977), Gallimard, Folio, 1979, p.33, 61. 49 Ibid., p. 59-60. 50 Ibid., p. 216, 247, 298-299. 51 Ibid